15/01/2013
Leur détestation des homosexuels
Dans l' immeuble, elles ont déménagé il y a six mois à peu près, vivaient deux jeunes femmes, dont l'une que je vois souvent le soir dans le train; je pense qu'elles n'habitent pas loin (Sherlock Holmes, c'est moi). Elles vivaient avec une petite fille dont je pense que l'une d'elle est la maman ( Sherlock Holmes, je vous dis).
Les opposants au mariage pour les homosexuels tenants d'un "une maman, un papa" (brrr!) ont-ils bien compris que ces enfants existent et que leur opposition au mariage homosexuel ne supprimera ni leur existence, ni le divorce, ni le veuvage?
Mesurent-ils leur immense arrogance quand ils disent qu'une maman et un papa c'est mieux? La famille "maman/papa/et les enfants" pardon mais c'est pas quand même souvent un peu l'enfer? (pour les parents, mais aussi pour les enfants, même si un seul parent aussi c'est chiant, très chiant) Regardent-ils le nombre de divorces? Les engueulades horribles qu'entendent les enfants?
Et s'il n'y a pas d'enfants, comme je m'en balance qu'untel ou une telle soit marié avec un homme ou une femme ! Qu'est ce que ça peut me faire?
Je suis bien pacsée avec Absinthe, moi! (Vous le saviez pas? On est homosexuelles)
Je ne veux pas connaître la sexualité des gens et je trouve celle des hétérosexuels pas différente de celle des homosexuels: monotone, cracra, pas rigolote. (Non? Flamboyante?)
Et puis, depuis quand le mariage civil est fait pour avoir des enfants?
Je les ai vus dimanche: ils rejetaient les femmes non mariées à l'époque où tout le monde se mariait, ils disaient "les filles-mères", ils étaient contre le divorce, et contre la pilule, ils n'aiment pas les arabes, ni les noirs, ni les chinois, ni les jeunes, ni les musulmans, ni le sexe, ni l'amour, ni la liberté, ni la bienveillance. Et ils détestent les homosexuels. Voilà la vérité.
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Châteaux (et abbayes) à la Conciergerie
Jusqu'au 24 février, environ 300 oeuvres, je n'y suis pas encore allée, sont montrées, qui donnent à voir des châteaux et des abbayes. L'exposition s'appelle "Rêve de monuments" et c'est ouvert tous les jours (8 €50) On peut par exemple y voir - je l'ai lu dans les journaux, alors si c'est dans les journaux... ! - cette illustration au-dessus dont je ne sais pas l'auteur et que je sur-adore (toujours ne jamais verser dans l'excès) et aussi cette peinture de Gustave Doré que je sur-sur aussi:
(on dirait le château de l'île d'Yeu)
et aussi "Daniel dans la fosse aux lions" de François de Nomé
L'affiche est débile (non?):
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14/01/2013
L'escalier de l'ophtalmo
en descendant l'escalier de l'ophtalmo
Je suis en vacances jusqu'à jeudi matin. Il y en a qui vont à Bornéo; moi je vais chez l'ophtalmo. J'avais rendez-vous aujourd'hui à midi. L'ophtalmo est place d'Alésia dans le 14ème arrondissement, parce que j'habitais là avant, il y a longtemps. C'est tout un truc maintenant d'y aller. Il vaut mieux que je sois en vacances.
A l'aller dans le train, un type noir grognait très fort, comme s'il avait le syndrome de la Tourette, de façon inarticulée, sans bouger de sa place. C'était impressionnant mais tout le monde faisait comme si de rien n'était. J'avais soudain envie de faire pareil, puisque c'était possible; ça doit être agréable, relaxant. Et puis au bout d'un quart d'heure il s'est levé et m'a fait peur, tout le monde avait un peu peur, mais c'était drôle aussi. Il criait mais maintenant d'une façon très audible, très normale, très distincte: "Tous, tous, vous les blancs, sortez tous de France! Allez en Pologne, allez en Bulgarie mais sortez de France! Au fur et à mesure! Laissez le territoire aux noirs, aux noirs de souche! Vous les français sortez, au fur et à mesure. A bon entendeur! Sortez du territoire, on n'a rien à faire de vous, vous pouvez partir en Pologne! Au fur et à mesure!" etc. je ne sais pas si les autres voyageurs le trouvaient effrayant mais drôle, tout le monde et moi, on tirait une gueule pas possible, les gens soupiraient. Je me disais qu'il aurait pu sortir un couteau. Au fur et à mesure.
Me voilà dans le bureau de l'ophtalmo toujours charmant, et je lui jette comme si ça changeait la face du monde: "Je ne vois-plus-rien". "Très original" me répond- il joyeusement. Il me fait regarder dans ses machines bizarres et dit tout de suite: "Un beau début de cataracte". Il ajoute galant "C'est un peu jeune. Mais indéniable".
Il m'explique bien ce que c'est et commence par cette phrase splendide: "L'iris est vivant" et continue ainsi: "Votre oeil fabrique des fibres opaques". Et voilà! Mine de rien pendant que je fais autre chose mon oeil, pas gêné, fabrique des fibres opaques! ( Un vrai nom de don juan norvégien: Fabrik Défibropak. Ah je vois - si je peux dire ! -d'ici son torse large dans un pull immense, vous ne le voyez pas?)
Son escalier étroit (de l'ophtalmo) sent un peu le pipi de chat, le tapis de l'escalier est un peu défraîchi. Lui sa cravate est toujours élégante et ses costumes impeccables. Il est petit et très souriant. Son matériel est hyper moderne. Il me dit qu'il a 67 ans et part à la retraite. Je dis "sans blague 67 ans?", il dit "vous êtes gentille mais je les ai". Je comprends soudain: "Alors ce n'est pas vous qui allez m'opérer?" Il dit non et il a l'air ravi. Il me donne le nom de son successeur et dit que c'est une chance qu'il y ait de la relève, car peu à peu les ophtalmos disparaissent.
Je lui serre la main, je me dis que je le vois pour la dernière fois, je re-pense je ne sais pas pourquoi au gars dans le train, je suis tout d'un coup très triste, j'ai l'impression de vivre dans un cimetière. Je descends les escaliers, je prends cette photo. Dehors il fait froid et j'entre dans le métro.
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