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08/11/2012

Le costume de mon bien-aimé

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J'ai aussi une mission -je ne m'en acquitte pas assez, c'est vrai - dans la vie: vous tenir au courant de la mode. Vous connaissez les tee-shirt avec des têtes de Che Guevara dessus ou de Barack Obama jeune ou Scream ou Batman ou Mickey ou Brice Hortefeux ou Jérôme Ferrari. Bon. Mais voilà, c'est nouveau: vient de sortir maintenant le costume avec dessus la dame de ses pensées -ou une des dames de ses pensées. Regardez la photo, c'est très simple. Mon bien-aimé a accepté que je le prenne en photo dans notre jardin. (il a toutefois caché son visage pour qu'on ne le reconnaisse pas). Eh bien regardez attentivement sa veste de costume: je suis dedans. Quelle sérigraphie exquise n'est-ce-pas? quelle délicatesse ! Et ça résiste au pressing.

Cette chose est une exclusivité d'un petit artisan qui s'appelle "Mais elles les lâcheront donc jamais?". Je ne vois pas du tout pourquoi.

 

 

07/11/2012

Le coût du travail

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Bouquet de fleurs. Delacroix. Le Louvre

 

 

L'entéléchie et le fauteuil roulant

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 Roland Barthes, très belle photo, très beau

 

 

Je ne connaissais pas ce mot ce matin. Tiens, on pourrait penser que c'est un mot qui a à voir avec la télé, quelque chose comme le fait de regarder la télé alors même qu'elle  nous fait chier ou quelque chose comme ça. On pourrait dire: "quand je regarde Pujadas, qu'est ce que je m'entéléchie". Mais en vrai c'est plus aristotélicien que Pujadas, bref c'est en lisant Barthes pendant le petit déjeuner tout en regardant le dépliant de Simply Market et ses "24 jours de prix explosifs" (la vache) que j'ai vu le mot "entéléchie" écrit et que j'ai regardé dans le dictionnaire ce qu'il veut dire. Je sais que c'est dans les Nouveaux essais critiques, mais je n'aurais pas dû regarder les prix explosifs en même temps, -du rôti de porc à 5, 95 le kilog, c'est dingue s'il est bon, non? - parce que je ne retrouve plus où j'avais lu entéléchie. Je cherche dans les pages sur la Vie de Rancé et je ne trouve pas. Je cherche aussi dans ces lignes sur Loti que je n'avais jamais lues et entéléchie s'est enfui.

Alors ne pouvant recopier les lignes où Barthes parle de l'entéléchie (mais je retrouverai !) je recopie ce passage auquel je n'avais jamais fait attention et qui ce matin m'a beaucoup plu, dans le chapitre "Pierre Loti: Aziyadé" (donc dans les Nouveaux essais critiques, et c'est en poche aux éditions du Seuil)

" La déshérence.

Il y a quelques années encore, pendant l'été, le quartier européen de la ville de Marrakech était complètement mort (depuis, le tourisme l'a revogoré abusivment); dans la chaleur, le long des grandes avenues aux magasins ouverts mais inutiles, aux terrasses à peu près vides des cafés, dans les jardins publics où ça et là un homme dormait sur un gazon rare, on y goûtait ce sentiment pénétrant: la déshérence. Tout subsiste et cependant rien n'appartient plus à personne, chaque chose, présente dans sa forme complète, est vidée de cette tension combative attachée à la propriété, il y a perte, non des biens, mais des héritages et des héritiers. Tel est le Stamboul de Loti: vivant, vivace même, comme un tableau coloré, odorant, mais en perte de propriétaire: la Turquie à l'agonie (comme grande puissance), le modernisme aux portes, peu de défense et çà et là le culte du démodé, du raffinement passé -du passé comme raffinement..."

 

Roland Barthes aimait parait-il cette histoire d'un malheureux en fauteuil roulant, qui alla à Lourdes, se baigna dans une fontaine bénite et en sortit avec un fauteuil roulant neuf.