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21/06/2013

Clotilde de Vaux (1815-1848): Auguste Comte en était fou, elle moins de lui mais quand même, et elle est morte de la tuberculose à 32 ans

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20/06/2013

Le lustre du colloque

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Aujourd'hui je suis allée pour le travail à un colloque. J'aime bien les colloques. Surtout quand c'est dans un endroit qui ne fait pas colloque mais plutôt musée Grévin. Vous avez vu ce lustre? On dirait aussi un peu un bordel du 19ème siècle, cet endroit, non?

En plus c'était un peu moins loin que le travail d'habitude, en plus c'était intéressant, en plus c'était très bon les petits trucs du buffet à midi, il y avait des espèces de grosses crevettes délicieuses enroulées dans une feuille de basilic, à saisir délcatement avec une petite pique de bois,  délicieuses, elles étaient vraiment délicieuses , en plus c'était en plein Paris à Strasbourg Saint Denis, il pleuvait. La porte Saint-Martin était là toujours aussi intrigante, je l'ai photographiée aussi. Franchement elle est laide. Mais elle est là depuis 1674, alors  ce n'est pas rien. Elle est belle de son âge. C'est Louis XIV qui a demandé de la construire.

 

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 450411 Paris PC - Porte Saint-Martin.jpg

 

Surprise, en sortant je vois un Gibert. Je ne savais pas qu'il y avait un Gibert ici. Le magasin  est une sacrée curiosité, très vétuste et déglingué. Je ne trouve pas la correspondance de Barbey d'Aurevilly avec son ami Trebutien que je cherche depuis des semaines, sans vraiment chercher. J'achète "Un été avec Montaigne" d'Antoine Compagnon,un tout petit livre qui correspond apparemment à une série de petites émissions d'une minute sur France-Inter l'été dernier. C'est peut-être idiot.

Oui c'était une bonne journée. Et ce soir à la table où j'écris,  Louise révise ses textes pour l'oral. Et là, elle lit à voix haute le début (maintenant il faut dire "incipit", wow!) du " Rouge et le noir". Elle  a noué ses cheveux haut sur sa jolie tête et elle me demande le sens de certains mots..."hébétude" par exemple !

 

 

19/06/2013

Le poème de Gautier qui a torturé Louise aujourd'hui: "Une bonne soirée"

 

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 "Quel temps de chien ! — il pleut, il neige ;    
Les cochers, transis sur leur siège,
            Ont le nez bleu.
Par ce vilain soir de décembre,
Qu’il ferait bon garder la chambre,
            Devant son feu !
 
À l’angle de la cheminée
La chauffeuse capitonnée
            Vous tend les bras
Et semble avec une caresse
Vous dire comme une maîtresse,
            « Tu resteras ! »
 
Un papier rose à découpures,
Comme un sein blanc sous des guipures
            Voile à demi
Le globe laiteux de la lampe
Dont le reflet au plafond rampe,
            Tout endormi.
 
On n’entend rien dans le silence
Que le pendule qui balance
            Son disque d’or,
Et que le vent qui pleure et rôde,
Parcourant, pour entrer en fraude,
            Le corridor.
 
C’est bal à l’ambassade anglaise ;
Mon habit noir est sur la chaise,
            Les bras ballants ;
Mon gilet bâille et ma chemise
Semble dresser, pour être mise,
            Ses poignets blancs.
 
Les brodequins à pointe étroite
Montrent leur vernis qui miroite,
            Au feu placés ;
À côté des minces cravates
S’allongent comme des mains plates
            Les gants glacés.
 
Il faut sortir ! — quelle corvée !
Prendre la file à l’arrivée
            Et suivre au pas
Les coupés des beautés altières
Portant blasons sur leurs portières
            Et leurs appas.
 
Rester debout contre une porte
À voir se ruer la cohorte
            Des invités ;
Les vieux museaux, les frais visages,
Les fracs en cœur et les corsages
            Décolletés ;
 
Les dos où fleurit la pustule,
Couvrant leur peau rouge d’un tulle
            Aérien ;
Les dandys et les diplomates,
Sur leurs faces à teintes mates,
            Ne montrant rien.
 
Et ne pouvoir franchir la haie
Des douairières aux yeux d’orfraie
            Ou de vautour,
Pour aller dire à son oreille
Petite, nacrée et vermeille,
            Un mot d’amour !
 
Je n’irai pas ! — et ferai mettre
Dans son bouquet un bout de lettre,
            À l’Opéra.
Par les violettes de Parme,
La mauvaise humeur se désarme,
            Elle viendra !
 
J’ai là l’Intermezzo de Heine,
Le Thomas Grain-d’Orge de Taine,
            Les deux Goncourt,
Le temps, jusqu’à l’heure où s’achève
Sur l’oreiller l’idée en rêve,
            Me sera court."

 

 Théophile Gautier. Une bonne soirée. (Emaux et camées).

 

Bon, de toutes façons le poème leur a été donné coupé à  "appas" ce qui est complètement idiot et il  fallait comparer ça à un texte de Max Jacob tout à fait compréhensible mais aussi à un texte de Joe Bousquet incompréhensible pour qui ne le connait pas, enfin pour qui ne savait pas qu'une balle allemande l'avait paralysé depuis qu'il avait 21 ans et Louise ne le savait pas, et je ne vois pas comment les autres élèves pouvaient le savoir. Et en plus il fallait comparer aussi avec une peinture de la chambre de Van Gogh, ce que Louise n'avait pas vu croyant qu'il s'agissait d'un autre sujet, bref, quel est l'intérêt de faire travailler les élèves sur ce poème très "petit maître" -moi j'aime bien les petits maîtres- mais franchement cette "Bonne soirée" n'avait rien à voir avec leur programme, et le passage de Joe Bousquet était vraiment imbitable.je dis pas ça parce que je suis sa mère. De Louise. Pas de Joe. Faites un effort.

  (ci-dessous Bousquet déjà au boulot pour réviser l'oral)                                                                                 

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