Sitting on the dock of the bay à Strattford upon Avon

Shakespeare Theater Memorial

J'avais quatorze ans quand je suis allée à Strattford Upon Avon, c'était juste après mai 68, en juillet 68 et le lendemain j'ai acheté le premier 45 tours que j'ai acheté de ma vie, c'était "Sitting on the dock of the bay" d'Otis Redding et j'étais tombée amoureuse de lui quand il siffle.

Jamais le monde ne m'a paru aussi infini que là-bas, c'était mon premier voyage sans mes parents, hors de la famille, on avait tous 14 ans, 15 ans,  on était assis sur les pelouses, on venait de voir la maison natale de Shakespeare, le monde était immense, le temps immense, l'avenir aussi large que ce qui nous séparait du dix septième siècle. Comme si nous avions au moins trois ou quatre siècles devant nous. Comme si Shakespeare, autant qu'Otis, et Otis autant que Shakespeare, étaient nos amis.

 

L'affaire Chaumontel

 

"Chaumontel : Le nom est emprunté aux Petites misères de la vie conjugale de Balzac, qui parurent en 1846 . Le héros, Adolphe, essaie de justifier ses absences par « l’affaire Chaumontel » qu’il invente de toutes pièces, mais sa femme, Caroline, n’est pas dupe. Et Balzac d’avancer l’axiome : « Tous les ménages ont leur affaire Chaumontel. »

Je ne connaissais pas du tout cette expression, que j'ai trouvée sur un site consacré aux lettres (il y en a eu 20 mille à peu près) de Juliette Drouet à Victor Hugo; dans un glossaire sont indiquées toutes les expressions qu'elle emploie souvent -ou les mots- qui méritent une explication!

 

Et ailleurs (wikisource!):

"L'auteur a établi, dans la partie déjà publiée de cet ouvrage, ce qu'est l'affaire Chaumontel. Bertall, ce spirituel dessinateur, a finement montré le mari dans un rendez-vous pris pour traiter l'affaire Chaumontel. La scène est dans un cabinet particulier, chez Véry. L'affaire Chaumontel est expliquée le verre en main, au dessert, par une agréée. L'affaire Chaumontel est le prétexte éternel pris par les maris. Généralement, quand le mari rend compte de sa journée le lendemain, il a toujours manqué des créanciers au rendez-vous pris pour terminer. — On ne sait pas où sont les pièces ; une autre fois, le syndic est absent. — On soupçonne les gens d'affaires d'avoir un intérêt à faire traîner l'affaire Chaumontel. — On ne veut pas non plus ruiner Chaumontel, etc., etc."

 

Une lettre d'amour de Juliette Drouet à Victor Hugo en1848