08/11/2018
Des arbres comme des bijoux
Sur le coup de trois heures, je suis sortie regarder les arbres. En ce moment, ils sont comme des bijoux. Avant, j'ai cousu. Ensuite, j'ai cousu. Quand je couds, je me sens protégée, descendante d'une lignée infinie de femmes qui cousent à la lumière des fenêtres ou des bougies . Car pendant que le monde déconne, jadis, autrefois, maintenant, à pleins tubes, nous cousons, enfilant des aiguilles et ourlant des tissus, en entendant au loin la guerre gronder, se rapprocher.
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07/11/2018
Hildegarde de Bingen (1098-1179)
Tandis que nous marchons dans le parc du château de Versailles, ciel noir, arbres dorés et roux, particulièrement magnifiques, mon ex-mari, sérieusement malade, me parle d'Hildegarde de Bingen. Nous sortons de l'hôpital où nous allons chaque jour, et donc Hildegarde nous accompagne. J'espère, quand il me parle, qu'il ne pense pas à sa maladie. Dès que nous nous éloignons un peu du château, il n'y a plus personne dans les allées. Un 5 novembre j'ai les jambes nues, il fait encore si doux, mais lui, gaillard d'un mètre quatre vingt douze crève de froid, il ne se sent pas bien du tout. Il vient de lire le livre de Pascale Fautrier sur Hildegarde de Bingen. Ses mots me parviennent..."matérialiste" répète-t-il...Combien de fois depuis 36 ans que je le connais aurais-je entendu ce mot de sa bouche ? Comme un talisman, un "vade retro satanas"...
Hildegarde de Bingen a été canonisée en 2016. Il évoque ses visions, ses liens avec Aliénor d'Aquitaine (1122-1204) mais ni sa musique ni ses convictions médicales....Il répète avec admiration combien le livre de Pascale Fautrier est érudit. Il me prête le livre que je prête aussitôt à Maman, sans savoir si je le lirai. Deux jeunes japonaises nous arrêtent, et demandent en anglais "s'il y a autre chose à visiter". Enigmatique question. Que pensent-elles dans le parc en bas du château qu'il puisse y avoir "d'autre" à "visiter" ?
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02/11/2018
Le mystère Jimmy
On ne sait pas si Jimmy est triste, ou soulagé, qu'Absinthe ne soit plus là.Nous, nous sommes tristes, nous n'arrivons pas à nous y faire, elle nous manque tellement. Jimmy, on ne sait pas. Il est très secret.
18:58 | Lien permanent | Commentaires (3)