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10/05/2015

Absinthe dans la rue sous les glycines

photo 4.jpgphoto 3.jpgphotos: Louise

Hier soir, à la fraîche, on a fait le tour du pâté de maison avec Absinthe (en laisse). Louise a fait des photos.

09/05/2015

Oh les bras raccourcis sur Emmanuel Todd !

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Sur l'ordinateur j'ai vu Emmanuel Todd face à Bourdin. Je suis d'accord avec ce qu'il dit:manif de bobos le 11 janvier etc, violence anti islam, quel besoin d'en rajouter, ambiance délirante, obligation d'être Charlie, et tout ça.  N'empêche  que tout ce qu'il dit je l'ai dit le 11. (A mon avis il n'y a pas besoin d'être sociologue, ni de faire de la cartographie. La preuve!) Et y compris son truc, là, "flash totalitaire", je suis d'accord. Il dit aussi que tout déconne à cause de l'euro  et que l'optimisme de Valls, chef du gouvernement d'un pays avec 10% de chômage, est l' "optimisme du Maréchal Pétain". Je suis encore d'accord. Il faut voir d'ailleurs comme tout le monde lui tombe dessus à bras raccourcis. Dit qu'il a passé les bornes, ou même qu'il est malade. (Joffrin de Libération parle de "blasphème du 11 janvier" ! donnant ainsi raison à Todd). Et face à Bourdin, la violence de sa charge contre le PS est rafraîchissante. (Oui je sais j'ai voté Hollande. Qu'il aille au diable). Je vais lire le livre. Peut-être que je ne l'aimerai pas, ceci dit. 252 pages pour délayer ça, c'est peut-être lourdingue. Et chez Bourdin je n'ai pas compris dans sa démonstration comment il passe de l'islamophobie à l'antisémitisme. En tout cas il énerve Valls, c'est bien !

 

 

08/05/2015

Comment raconter Casablanca?

pivoines.jpgEn vrac comme ça, voilà: en fait c'est impossible pour moi de photographier Casablanca. Ce n'est pas un endroit qui s'attrape. Dans la rue parfois, un garçon de café passe en portant un plateau avec des verres, une théière et du thé à la menthe, on ne sait pas où il va, et cet homme maigre qui passe pourrait avoir des colombes qui s'envoleraient de son chapeau, on ne sait pas où il va, il apporte on ne sait où, trois rues plus loin, chez quelqu'un ? du thé à la menthe, il marche sur le trottoir défoncé le long du vacarme de la chaussée, dans les coups de klaxon et les accidents mille fois évités. Le soleil brille dans les petits verres sucrés. Qui pourrait photographier ça: la circulation, le vent, l'odeur de la mer au fur et à mesure qu'on descend le boulevard Zerktouni, au loin le phare de la corniche qui se rapproche et le minaret de la grande mosquée ?

J'y ai 61 ans, 12 ans, 13 ans, 14 ans. Je passe boulevard Mohammed V et là c'était l'immeuble de ma professeur de piano, Madame Chapalay. Elle s'appelait Sophie Elisabeth et disait qu'elle adorait son double prénom car les initiales faisaient Son Excellence. Elle était très vieille à l'époque mais sans doute bien moins que moi aujourd'hui. Dans le jardin public aux fleurs de Cana, juste derrière le centre culturel français, tout m'est revenu, le frère que je m'inventais sur le chemin du lycée, la mini jupe verte avec une grosse ceinture à boucle, que Maman m'avait faite, et là c'était le petit marchand de journaux où j'achetais pour elle l'Echo de la mode. Juste à côté le marchand de couleurs a disparu. Et ici j'avais vu une jeune fille blonde se tordre par terre dans une crise d'épilepsie qui avait créé un attroupement dont les commentaires m'avaient autant glacée que la façon dont elle semblait possédée par le diable, mais le diable c'était l'attroupement.

J'ai ressenti le même éblouissement en arrivant il y a dix jours qu'à douze ans en arrivant dans ce pays. Je crois que j'adore l'orient.(Marie-Chantal c'est moi) Le Maroc... la Turquie dont je ne connais qu'Istanbul et les rives du Bosphore.. Israël... la Tunisie dont je ne connais que Tozeur et le désert Je m'y sens étrangère mais une étrangeté délicieuse, douce, protectrice. Le garçon de café marche devant, moi derrière, il est ma jeunesse, je le suis tranquillement, il disparait, je sais que je ne peux pas le rattraper, que je ne peux pas le retrouver, que je ne retrouverai jamais ma jeunesse . Je ne suis pas triste, je suis calme, en échange je vois tout, tout, tout. Chaque couleur est intense, chaque palmier est précieux, chaque oranger est sublime, chaque geste, chaque sourire, je suis tellement contente d'être venue et je cherche comment raconter ça.