UA-122527695-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

15/12/2014

Je crois que je l'aime parce qu'il a un chapeau

Antoine BerjonAntoine Berjon, Double étude de tulipes, musée d’Orsay.jpg

14/12/2014

La nuit

blumenstrauss.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Antoine Berjon (1754-1843)

 

La nuit souvent je me réveille. Je ne me réveillais jamais autrefois. Je me réveille depuis que les enfants ont commencé à sortir le soir, la nuit, et que j'ai commencé à me ronger les sangs. Je me réveille depuis qu'Absinthe est dans ma vie car elle est déchaînée la nuit, beaucoup moins depuis son opération il y a quinze jours, elle faisait une sacrée nouba (Jimmy lui ne bouge pas la nuit - ni le jour d'ailleurs !- Le soir il dit sa prière, je le borde, et hop je le retrouve le matin dans la même position). Je me réveille depuis que je bois des litres de thé le soir. je me réveille surtout parce que l'idée de la mort me réveille et du temps qui m'est compté, et alors je me lève et j'ai plein de forces, j'ai envie de vivre, je vais très bien, il est trois heures ou quatre heures, je vais sur le balcon respirer l'air et le silence de la nuit, je me refais un thé, je lis des articles de journal que je n'ai pas eu le temps de lire, je mange une banane, un yaourt, je m'épile les sourcils, je mets une crème de nuit que je n'ai pas eu la force de mettre en me couchant, je range mon sac, des fois je regarde même mes mails de boulot pour m'avancer. Je ne me recouche pas. J'aurais l'impression d'aller au tombeau.Et puis ça ne vaut pas le coup, le réveil va sonner à cinq heures et demi, dans pas très longtemps.

Mais alors vers quinze heures au boulot je m'effondre !

La nuit aussi je regarde par la fenêtre le vent qui fait bouger les arbres, je pense aux hommes que j'ai aimés pour qui j'ai tellement pleuré et maintenant ça m'est égal, je pense à l'homme que j'aime et qui dort comme la Loire (ne me corrigez pas!),qu'un jour bientôt je serai vraiment trop vieille pour lui et que je serai triste bien sûr mais soulagée qu'il puisse ailleurs aimer une femme plus jeune et avoir des enfants, et que je me marierai alors avec un vieillard richissime qui m'emmènera à Acapulco. Je pense tout le temps que les voies du Seigneur sont impénétrables. Je me demande ce que ça fait à ces hommes de vieillir. Je vais dans la cuisine et je lance une lessive.Je  pense aux enfants. Je pense à Charlène de Monaco qui a l'air si triste. je pense que ça me barbe de refaire pour Noël la même buche aux framboises que l'an dernier. je me demande si ce n'est pas Noël qui me barbe. Je n'ose pas trop me l'avouer. Mais si, ça y est, je me l'avoue. Je sais que ce n'est pas grave, que c'est vite passé. J'adore que mes enfants disent qu'ils n'ont besoin de rien, envie de rien, qu'ils s'en foutent des cadeaux. Forcément je leur en fais tout le temps. La nuit je ne regrette pas grand chose. Le temps est arrêté. Des fois je change d'idée, je me recouche. Le lit est tiède et délicieux. Absinthe dort sur mon oreiller. Mon chéri ne se réveille pas. Oui je ne regrette rien. J'ai plutôt envers le Ciel, pour l'instant, beaucoup de gratitude.

"Le pantin" et un autoportrait

goya-LePantin-ElPelele.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

640px-Autorretrato_en_el_taller.jpg

 

 

 

 

Goya