Les pour ou contre les ongles opaline

Maurice Denis, 1891, musée d'Orsay

 

Dans le train ce matin, je suis assise près d'une jeune fille de 20 ans à peu près, peut-être à peine plus. Elle a les ongles peints en vert pâle. C'est une laque mate qui ressemble à de l'opaline. C'est une couleur vert amande mais plus soutenue. Elle a fait ça très soigneusement et ses ongles ont une jolie forme ovale. On dirait des petits bijoux. Dans la journée au travail, enfin plus exactement à la cantine, la conversation vient sur les ongles. Je parle des ongles vert pâle de la jeune fille ce matin.  Et alors là, comme si c'était une question de vie ou de mort, il y a les pour, il y a les contre. Avec la même virulence. Pendant 5 minutes ce fut un débat plein de brouhaha, absurde, inutile, où chacun exprimait son accord ou son désaccord, sans aucun intérêt ni  pour cette jeune fille, ni pour l'opaline ni pour ce moment,ni pour le train, ni pour le matin, avec seulement cette folie de dire si on est d'accord ou pas d'accord.

 

 

 

 

Habemus papam (fumée blanche en duplex)

 

Il a dit et ce furent ses premiers mots "Buena serra" comme le gars d'une pizzeria quand on arrive. "Buena serra, une table pour combien?" Une table pour beaucoup! Il a choisi de s'appeler François comme François Hollande d'Assise et après avoir béni la foule devant le Vatican et le monde, il a dit "Bonne nuit, reposez-vous bien". Il est argentin comme Copi, comme Borgès, comme Maradona, comme Hector Biancotti. Il n'a qu'un seul poumon depuis qu'il a vingt ans. Et je l'ai aimé à l'instant où il est apparu, quelques instants immobile, l'air triste, perdu. Avant de prier, bénir, sourire.

 

C'est fou tous ces sapins

ce matin par la fenêtre de la cuisine

 

On dirait que les sapins rappliquent quand il neige.

Je suis sûre qu'ils ne sont jamais là d'habitude.

Comment font-ils ça?