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16/03/2013

Dod (Doris) Procter (1890-1972)

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Matin (1926)

 

 

Ce matin vers 7 heures , incendie dans l'immeuble d'en face (c'est le reflet du soleil levant)

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15/03/2013

Le pape François a cité Léon Bloy

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Dans "Le sang du pauvre" de Léon Bloy;

VIII

LES PRÊTRES MONDAINS

 

Les prêtres sont devenus des cloaques d’impureté.

La Sainte Vierge.

 

« Il en faut dix pour faire la douzaine », disent les marchands de cochons. Le total de cinquante prêtres mondains ne ferait pas même un seul Judas, un Judas qui rend l’argent et qui se pend de désespoir. Ceux-là sont franchement épouvantables. C’est par eux que le riche est solidifié, comme la glace par l’acide sulfurique.

C’est le prêtre mondain qui dit au riche : « Il y aura toujours des pauvres parmi vous », abusant pour le damner un peu plus, de la parolemême de Jésus-Christ. Il est nécessaire qu’il y ait des pauvres et, s’il n’y en a pas assez, il faut en faire. « Heureux les pauvres », est-il dit encore. En les multipliant, vous multiplierez le nombre des heureux. Et comme l’exemple donne force au précepte, il convient que de tels apôtres soient riches eux-mêmes ou qu’ils le deviennent par le moyen de la maîtrise ou de la domesticité chez les millionnaires.

Jésus est sur l’autel, dans son tabernacle. Qu’il y reste. Nous autres, les ministres, nous sommes à notre affaire qui est d’attraper de l’argent par tous les moyens compatibles ou incompatibles avec la dignité de notre soutane. Les pauvres doivent se résigner. Dieu leur mesure le vent comme à la brebis tondue. Et les riches doivent se résigner aussi. Chacun son fardeau. Il serait injuste et déraisonnable d’exiger qu’ils prissent le fardeau des pauvres en les écrasant du leur.

Si vous avez des millions, mon très-cher frère, c’est un dépôt que la sagesse divine vous a confié. Vous devez le conserver intact pour vos enfants, le faire fructifier, autant que possible, par des placements judicieux que le ciel ne manquera pas de bénir, si vous vous gardez avec soin des entraînements téméraires d’une charité mal entendue. Quinque alia quinque. Cent pour cent comme dans la parabole des talents. C’est le taux de la vertu. Nous vous guiderons, d’ailleurs, bien volontiers, ayant plusieurs tuyaux à nos orgues. Si, par manque de foi, les affaires conseillées par nous ne vous réussissaient pas, vous aurez du moins la consolation de savoir qu’elles ne sont jamais sans récompense pour ceux d’entre nous qui savent dégraisser le bouillon.

La richesse est agréable au Seigneur et c’est pour cela qu’il en a comblé Salomon. Le Væ divitibus que prétendent nous opposer quelques anarchistes est une erreur visible de transcription, introduite vraisemblablement par l’un ou l’autre de ces moines bâtés et pouilleux qui déshonorèrent si longtemps l’Église. Il était urgent de remettre les choses à leur place et le clergé s’en occupe avec diligence. À la porte les pauvres, ou du moins très-près de la porte, dans les bousculades et les courants d’air. Ilest inutile qu’ils voient l’autel. Les paroissiens à surface le voient pour eux. Cela suffit. Voudrait-on que des ouvriers ou des mendiants en cheveux s’agenouillassent à la place des pénitentes du curé, sur la peluche ou le satin de leur prie-Dieu, pendant que ces dames seraient reléguées au bas de la nef, dans le voisinage du trottoir ?! Il y a heureusement quelques-unes de nos églises paroissiales, et non des moins pieuses, où les gens mal vêtus ne sont admis à la communion qu’à des messes furtives et sans importance, chuchotées par des prêtres surnuméraires, à de tout petits autels peu éclairés (...)".