06/01/2013
Marthe et Marie, grâce au commentaire de Marie
Vermeer, 1654, musée d'Edimbourg
" Comme ils étaient en route, il entra dans un village et une femme du nom de Marthe le reçut dans sa maison. Elle avait une soeur nommée Marie qui, s'étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. Marthe s'affairait à un service compliqué. Elle survint et dit : « Seigneur, cela ne te fait rien que ma soeur m'ait laissée seule à faire le service ? Dis-lui donc de m'aider. » Le Seigneur lui répondit : « Marthe, Marthe, tu t'inquiètes et t'agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire. C'est bien Marie qui a choisi la meilleure part ; elle ne lui sera pas enlevée. »
Luc 10, 38 - 42
09:33 | Lien permanent | Commentaires (1)
05/01/2013
Voilà ma vie
je ne sais plus qui a peint ce tableau, avec le Christ au fond je crois
(dimanche: j'ai retrouvé, c'est Maurice Denis)
Voila ma vie et personne n'en sait rien
Je vais faire aujourd'hui une terrine de lapin.
Voilà ma vie, c'est toujours m'inquiéter
Et beaucoup m'ennuyer,
Tout le monde le sait
Mais personne au fond n'en sait rien.
Voilà ma vie.
Qui a dit ça?
Je ne m'ennuie pas.
Une terrine de lapin aux abricots et aux pistaches,
Voilà ma vie, rien, un abricot, une pistache,
Un lapin.
13:29 | Lien permanent | Commentaires (14)
04/01/2013
"T'es pas aux crevettes, aujourd'hui?"
Un homme, jeune, ne travaille jamais le vendredi. C'est possible, moi c'est le mercredi. Lui ne travaille jamais le vendredi parce qu'il retourne dans sa région -maritime -, où il est élu, il est adjoint au maire. Bien sûr, il y a beaucoup d'adjoints, mais il est adjoint et s'occupe le vendredi de ce dont doit s'occuper un adjoint. Et puis, un vendredi, mettons que ça soit aujourd'hui, il est là.
Elle le voit à la machine à café. Elle, ce n'est pas moi. Quand c'est moi je dis "je", je ne dis pas "elle". Il avance avec un gros pull (oui cette phrase est bizarre ). Passe alors sur son visage, à elle, quelque chose qui passe à toute vitesse et qui a déjà disparu mais qui était bien là, qui est passé, qui a tordu son beau visage nu ( j'aime les visages maquillés mais j'aime aussi ceux qui sont nus), qui l'a tordu un bref instant. Et quand elle dit: "Ben, t'es pas aux crevettes aujourd'hui?", la méchanceté de sa phrase, que je ne peux pas complètement expliquer, car elle est dûe aussi à sa tenue, la sienne, à lui, a déjà trente secondes de retard. Déjà, la cruauté est partie. Il ne dit rien, mais je sais qu'il l'a sentie, qu'il a eu mal; il rit, mais il voudrait être un homme, jeune aussi, mais un homme à qui jamais une femme n'oserait dire ça, ne penserait à dire ça.
23:32 | Lien permanent | Commentaires (2)