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04/01/2013

"T'es pas aux crevettes, aujourd'hui?"

Un homme, jeune, ne travaille jamais le vendredi. C'est possible, moi c'est le mercredi. Lui ne travaille jamais le vendredi parce qu'il retourne dans sa région -maritime -, où il est élu, il est adjoint au maire. Bien sûr, il y a beaucoup d'adjoints, mais il est adjoint et s'occupe le vendredi de ce dont doit s'occuper un adjoint. Et puis, un vendredi, mettons que ça soit aujourd'hui, il est là.

Elle le voit à la machine à café. Elle, ce n'est pas moi. Quand c'est moi je dis "je", je ne dis pas "elle". Il avance avec un gros pull (oui cette phrase est bizarre ). Passe alors sur son visage, à elle, quelque chose qui passe à toute vitesse et qui a déjà disparu mais qui était bien là, qui est passé, qui a tordu son beau visage nu ( j'aime les visages maquillés mais j'aime aussi ceux qui sont nus), qui l'a tordu un bref instant. Et quand elle dit: "Ben, t'es pas aux crevettes aujourd'hui?", la méchanceté de sa phrase, que je ne peux pas complètement expliquer, car elle est dûe aussi à sa tenue, la sienne, à lui, a déjà trente secondes de retard. Déjà, la cruauté est partie. Il  ne dit rien, mais je sais qu'il l'a sentie, qu'il a eu mal; il rit, mais il voudrait être un homme, jeune aussi, mais un homme à qui jamais une femme n'oserait dire ça, ne penserait à dire ça.

Commentaires

Méchanceté pure, ça fait mal quand on en est la cible, mais pour être aussi cruelle, elle ne doit pas être très bien dans sa peau.

Écrit par : Julie des Hauts | 05/01/2013

- Julie: non, c'est plutôt une pique cruelle qui lui a échappé comme ça peut nous échapper à tous. Je voulais surtout parler de cette cruauté liée à quelque chose de physique.

Écrit par : Sophie | 06/01/2013

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