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27/09/2012

Mon coeur de courge

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J'ai le plaisir de vous présenter mon coeur de courge.

Oui, oui, c'est un gâteau au potiron. Un essai que j'ai fait hier. La forme du coeur est bien. Mais bon, il n'a pas assez monté, c'est un coeur plat. Et il n'est pas vraiment délicieux. Il est mangeable.Il n'est pas dégoûtant. Mais pas de quoi en faire un fromage.

 

 

26/09/2012

Mélancolie sur la porte de la cuisine

 

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"Veux-tu que nous nous envolions ensemble?"

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(carte que Chateaubriand m'a envoyée pour mon anniversaire)



S'il vous plait, lisez cela en-dessous, ce passage de Chateaubriand, c'est sublime. Comme nous aimons tous les hirondelles! Mon grand-père me tenait la main et me disait, lui qui parlait encore moins que mon père, c'est dire, "regarde" et on levait la tête ensemble, on les regardait en silence se tenir ensemble sur les fils électriques et à la fin de l'été c'était le signe que l'automne approchait. Pauline de Beaumont le savait, qui est morte dans ses bras, ceux de  mon grand-père ? et que Chateaubriand appelait avec douceur "l'hirondelle".




"...A Bischofsheim, où j'ai dîné, une jolie curieuse s'est présentée à mon grand couvert : une hirondelle, vraie Procné, à la poitrine rougeâtre, s'est venue percher à ma fenêtre ouverte, sur la barre de fer qui soutenait l'enseigne du Soleil d'Or ; puis elle a ramagé le plus doucement du monde, en me regardantd'un air de connaissance et sans montrer la moindre frayeur. Je ne me suis jamais plaint d'être réveillépar la fille de Pandion, je ne l'ai jamais appelée babillarde, comme Anacréon ; j'ai toujours, au contraire, salué son retour de la chanson des enfants de l'île de Rhodes : " Elle vient, elle vient l'hirondelle, ramenant le beau temps et les belles années ! ouvrez, ne dédaignez pas l'hirondelle. "
" François, m'a dit ma convive de Bischofsheim, ma trisaïeule logeait à Combourg, sous les chevrons de la couverture de ta tourelle ; tu lui tenais compagnie chaque année en automne, dans les roseaux de l'étang, quand tu rêvais le soir avec ta sylphide. Elle aborda ton rocher natal le jour même que tu t'embarquais pour l'Amérique, et elle suivit quelque temps ta voile. Ma grand-mère nichait à la croisée de Charlotte ; huit ans après, elle arriva à Jaffa avec toi ; tu l'as remarqué dans ton Itinéraire . Ma mère, en gazouillant à l'aurore, tomba un jour par la cheminée dans ton cabinet aux Affaires étrangères ; tu lui ouvris la fenêtre. Ma mère a eu plusieurs enfants ; moi qui te parle, je suis de son dernier nid ; je t'ai déjà rencontré sur l'ancienne voie de Tivoli dans la campagne de Rome : t'en souviens-tu ? Mes plumes étaient si noires et si lustrées ! tu me regardas tristement. Veux-tu que nous nous envolions ensemble ? "
- " Hélas ! ma chère hirondelle, qui sais si bien mon histoire, tu es extrêmement gentille ; mais je suis un pauvre oiseau mué, et mes plumes ne reviendront plus ; je ne puis donc m'envoler avec toi. Trop lourd de chagrins et d'années, me porter te serait impossible. Et puis, où irions-nous ? Le printemps et les beaux climats ne sont plus de ma saison. A toi l'air et les amours, à moi la terre et l'isolement. Tu pars ; que la rosée rafraîchisse tes ailes ! qu'une vergue hospitalière se présente à ton vol fatigué, lorsque tu traverseras la mer d'Ionie ! qu'un octobre serein te sauve du naufrage ! Salue pour moi les oliviers d'Athènes et les palmiers de Rosette. Si je ne suis plus quand les fleurs te ramèneront, je t'invite à mon banquet funèbre : viens au soleil couchant happer des moucherons sur l'herbe de ma tombe ; comme toi, j'ai aimé la liberté, et j'ai vécu de peu"

 

Mémoires d'outre-tombe

Livre V, chapitre 7