Mon rêve

 

Jeune femme endormie, Lovis Corinth (musée d'Orsay)

                                                   

Mon rêve c'est ça: dormir, avoir plein de temps pour dormir, dormir la fenêtre ouverte, dormir dans la journée, dormir quand le soleil brille ou quand la pluie tombe, comme à l'hôpital mais ne pas être malade, dormir dans des draps doux, dormir sans crainte, dormir sans reproche, dormir tranquillement, avec une sacrée belle vie, de crotte des fois, derrière soi.

- Euh ça s'appelle la mort, ce que tu dis-là.

- Mais pas du tout! N'importe quoi ! C'est juste se reposer!

 

Personne comprend mes rêves, ni ma belle vie de crotte.

 

 

 

 

Toutes les jeunes filles ont un bun sur la tête

 (Mathilde de La vie en blonde)

 

C'est quelque chose que je trouve adorable. Je regrette que ma grand mère ne soit plus de ce monde pour voir ça. Elle aurait adoré toutes ces jeunes filles soudain toutes coiffées pareil avec leurs longs cous dégagés, les cheveux tirés mais pas trop, relevés sur le dessus de la tête dans un bun, ce chignon qui ressemble à un bun.

Oh vous avez forcément vu ça ! Elles sont toutes coiffées ainsi, qui jamais au grand jamais n'auraient tiré leurs cheveux comme ça sur la tête, à mon époque on disait c'est la coiffure de Pauline Carton et ce n'était pas un compliment - comme j'aurais aimé m'appeler Pauline Carton! tiens je vais peut-être, moi qui déteste les pseudonymes, m'appeler Pauline Carton.

Pauline Carton de la pluie qui passe...

Ouais c'est bien.

Vous savez qu'hier il y a eu ici 19 lecteurs alors qu'il y en avait entre 360 et 400 sur l'éventail?

Mon dieu, mais ils sont où ces lecteurs qui venaient et à qui ça ne fait ni chaud ni froid de ne plus venir?!

 

Vous savez aussi, je vous dis tout, que ça me rend triste?

Bon je vous mets une photo de bun. Il y en a un très joli à la maison, celui de Louise, mais elle ne voudrait pas, donc en voici un qui est un peu sophistiqué, le bun des vraies jeunes filles au lycée, dans le train ou le métro, est un peu plus petit, il a l'air plus étonné, c'est celui de Mathilde du blog La vie en blonde, encore un blog où on ne parle que de Guy Debord et René Char, yen a marre, soyez un peu frivoles les filles!

Oui ma grand mère aurait adoré ces jeunes filles sages en chignon, et qui n'ont presque plus de trous dans leurs jeans. Qu'elles sont gracieuses Seigneur avec leurs joues encore un tout petit peu rondes et leurs airs sérieux et inquiets, des fois un brin hautains, mais vite elles se mettent à chanter.

 

 

Pardon mon coeur

 

Pardon mon coeur de parler encore de toi, mon coeur le vrai, celui qui parait-il bat, "mon coeur bat trop vite" je disais ça à mon père qui répondait chaque fois froidement "c'est déjà bien qu'il batte", et je me sentais sotte et il avait raison. Donc pardon mon coeur mais tu vois, moi je ne te vois pas, tu vois cette photo c'est toi. C'est toi avec toutes ces lignes, toutes ces cordes, toutes ces ficelles, tous ces liens, tous ces "boute" comme on dit chez les marins.

Tu vois comme t'es compliqué comme coeur, comme j'ai cru longtemps que tu étais compliqué. Mais pas du tout tu es très simple. Quand on tire bien sur tous les fils, les voiles se déroulent, elles se mettent en place et elles gonflent. Ensuite le vent rentre dedans.

Et on navigue sous le ciel. Alors je vais essayer, mon coeur, mon petit coeur.