Nous.

"Nous aimons la liberté, la littérature et l'intimité" (Beigbeder, David di Nota, François Tallandier, Claude Durand, Pascal Bruckner, Renaud Camus, Dominique Noguez, Jean-Michel Delacomptée, Benoît Duteurtre, Marc Weitzman... , signataires de la pétition "Touche pas à ma pute")

Coucou. C'est nous. Les grands artistes maudits. Les grands génies super virils. Les écrivains. Les ECRIVAINS. Nous, les Baudelaire, Maupassant, Henry Miller, Huysmans, d'aujourd'hui. Quoi? Vous ne les connaissez pas? Quoi vous  n' aimez pas la Littérature? Vous n'écrivez pas? Vous n'avez jamais été édités? Putain -c'est le cas de le dire, vous ne CONNAISSEZ PAS d'éditeur? Ah désolés, vous, si vous allez voir des putes - oui nous on dit "putes" ça nous excite, c'est original hein? - vous c'est pas comme nous. Nous c'est littéraire, nous c'est, non mais vous ne vous rendez pas compte, nous c'est...c'est...c'est la liberté qu'on défend. Ouvrez les yeux bordel. C'est encore le cas de le dire. Ouvrez les yeux, partout la liberté est menacée. On veut nous empêcher  de nous exprimer. On est assassinés. Moi Claude Durand qui ai régné sur l'édition, moi Beigbeder qui publie ce que je veux, moi  Tallandier  chroniqueur dans le Figaro, dans l'Huma, moi Pascal Bruckner l'inconnu des soupentes. Ouais nous. Tous blancs. On est propres. Mieux: on est de droite. Les pétitions on les signe pour nous. C'est nous qu'on attaque. Qui? Ben les féministes. On les emmerde. On les encule.

Oui on les encule. Parce qu'on a oublié de vous dire: on aime aussi l'intimité. Vous savez: l'intimité. Dans notre robe de chambre, un whisky à la main, devant notre bibliothèque. C'est bon, l'intimité. Il fait moins froid que la nuit à attendre pour faire des passes. Tout ce qui se passe là-bas...Dans le brouillard féérique et romanesque de la prostitution. Loin de la mocheté du féminisme.

Parce que quand même, c'est simple, c'est ça: on est beaux, elles sont moches.

(on peut lire un billet sur le même sujet ici)

 

Brigitte Bardot en couverture de ELLE

 

Françoise Hardy en 1963, Catherine Deneuve en 1962, Marilyn Monroe en couverture de ELLE en 1956