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02/12/2016

On est chez les fous !

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unnamed (1).jpgOui, je sais, on est chez les fous !

Chaque chat a son calendrier de l'Avent à la maison. Avec des chocolats dedans. Un problème ?

01/12/2016

Selçuk


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Selçuk Demirel est un dessinateur turc né la même année que moi (toujours tout ramener à soi), en 1954. Il habite en France depuis 1978 et travaille pour la presse (beaucoup pour Le Monde Diplomatique) et la publicité. Il est aussi l'auteur de nombreux livres d'enfant. C'est fou, non, tous les gens qu'on ne connait pas...

Péguy est-il un ours ?

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Alexandre de Vitry a publié l'année dernière un livre que je vais demander au Père Noël (j'ai été sage ? Oui, beaucoup trop cette année !): " Conspirations d'un solitaire. L'individualisme civique de Charles Péguy". (Editions des Belles Lettres, 37 € la vache !)

"...Dévoiler et cacher, dans un même geste, le secret individuel de toute politique, saper la cité en même temps qu’on cherche à la fonder. La politique de Péguy, si impérieuse, est aussi une antipolitique ; du XXe siècle, il aura porté à la fois le mal et le remède."...: voilà ce qu'écrit l'éditeur pour présenter le livre. Et sur le site Philitt, que je ne connais absolument pas, Vitry (de Vitry ?) répond à quelques questions, et c'est intéressant je trouve.

http.philitt.fr/2016/01/20/alexandre-de-vitry-lintransigeance-de-peguy-le-conduit-toujours-vers-une-position-de-solitude

alors je recopie ça en-dessous:

"...Alexandre de Vitry : Le type du conspirateur a donné lieu a beaucoup de littérature au XIXe siècle. L’exemple le plus célèbre étant sans doute Dostoïevski. Le conspirateur est un révolutionnaire et réciproquement. C’est une idée que l’on trouve chez Marx, qui distingue, parmi les révolutionnaires, des conspirateurs « professionnels » et « occasionnels ». Péguy lui-même se pense comme révolutionnaire au début de son parcours intellectuel en tant que socialiste et dreyfusiste. Mais il ne renonce jamais à cette figure quand ses choix politiques évoluent. Car l’imaginaire de la conspiration existe à droite comme à gauche. Les complots, réels ou non, qu’on dénonce, sont de tous les bords, qu’ils soient jésuite, juif, maçonnique…

Pendant l’affaire Dreyfus – qui est la scène primitive de la vie politique de Péguy – chacun accuse l’adversaire d’être à la tête ou victime d’un complot. Ce qui est intéressant chez Péguy, c’est que, plutôt qu’il ne dénonce le complot chez l’adversaire, il s’approprie une rhétorique du complot, l’idée de fomenter un projet avec un petit groupe dans l’ombre, pour décrire sa propre activité. En particulier, il use beaucoup de cette image pour parler des Cahiers de la Quinzaine. Mais justement, c’est surtout une image : il y a une différence entre ce que fait Péguy et ce que serait une véritable pratique de comploteur. Le but des Cahiers de la Quinzaine est tout de même de faire connaître des idées, de les diffuser au grand jour. Péguy est paradoxal : il veut comploter tout en étant dans la transparence ! Péguy pense les Cahiers comme une entreprise de sincérité mais il est également dissimulateur. C’est à mon avis le propre du véritable conspirateur, quelqu’un qui est obsédé par la chose publique mais qui fait tout passer par le privé. Et la « conspiration » de Péguy comporte une dernière singularité, que j’ai essayé d’afficher dans le titre de mon livre, qui est un oxymore : « Conspirations d’un solitaire ». On conspire toujours à plusieurs. Péguy veut conspirer mais il brise toujours les liens d’amitié qui rendent possible la conspiration.

De quelle manière Péguy met-il son individualisme au service du collectif, qu’il soit socialiste, républicain, national ou chrétien ?

Le terme de « cité » que j’ai mis en avant et que Péguy utilise beaucoup permet de répondre à cette question. La cité est un mot très chargé à l’époque de Péguy. Dire « cité », ce n’est pas dire « société » ni « collectif ». Cela fait référence à la cité antique telle qu’elle fut pensée par Fustel de Coulanges. Pour celui-ci, la cité est l’état d’une société où l’individu n’existe pas. Péguy se sert du terme de cité pour désigner au contraire la forme collective où l’individu va pouvoir le plus s’épanouir. Pour Péguy, ce qu’il y a toujours au bout de la pensée du collectif le plus prégnant – que ce soit dans le christianisme, dans la race ou dans la patrie – c’est l’individu. C’est à la fois son principe et sa finalité. Plutôt que de s’engager dans un individualisme explicite, Péguy retourne le terme de cité, extrêmement chargé, pour lui donner un nouveau sens.

Péguy, insaisissable, est socialiste contre le parti socialiste, patriote contre les nationalistes, chrétien anticlérical… La « pureté » des engagements de Péguy ne compromet-elle pas leur réalisation ?

Oui et c’est vrai pour tous ses engagements aussi différents soient-ils. L’utopie empêche les choses de prendre corps. Pourtant, Péguy veut que cette conscience utopique qui est la sienne se répercute dans le présent. À titre d’exemple, son socialisme doit commencer ici et maintenant par une révolution individuelle. Mais l’intransigeance de Péguy n’est pas seulement idéologique ou doctrinale, il y a également une dimension psychologique, quelque chose qui relève du tempérament, une pente irrépressible qui le conduit toujours vers une position de solitude où il rebat les cartes et recommence à zéro. Tout son parcours est jalonné de micro-ruptures de cet ordre là...."

Voilà c'est tout.