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29/05/2016

Le cap Misène (baie de Naples)

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Corinne au cap Misène, François Gérard, 1819, au musée des beaux-arts de Lyon

 

Il pleut. Pouh la la, c'est quand même un jour bien gris pour la fête des mères. A part les mamans grenouille ou les mamans escargot, elles doivent toutes être un peu tristes. Moi qui aime pourtant tellement la pluie (qui passe), je le suis un peu, alors....

Je lis "Corinne ou l'Italie" de Madame de Staël. Maman m'a prêté une édition ancienne (?) reliée, en cuir, à elle, et que j'aime beaucoup avec sa typographie "vieillotte", mais j'aime beaucoup aussi la couverture du folio dont je découvre que le portrait est le détail d'un tableau beaucoup plus grand, dont Chateaubriand a parlé dans les mémoires d'outre-tombe: « Le tableau de Gérard, Corinne au cap Misène, occupait toute la paroi du fond, et lorsqu'un rayon de soleil, à travers les rideaux bleus, éclairait soudain la toile et la faisait vivre, on pouvait croire que Corinne, ou Mme de Staël elle-même, allait ouvrir ses lèvres éloquentes et prendre part à la conversation. ». Le tableau était rue de Sèvres à Paris, dans l'appartement de Madame de Récamier, grande amie de Germaine de Staël, et amoureuse éperdue de François-René. Il en parle ici aussi:" « La chambre à coucher était ornée d'une bibliothèque, d'une harpe, d'un piano, du portrait de Mme de Staël et d'une vue de Coppet au clair de lune ; sur les fenêtres étaient des pots de fleurs. Quand, tout essoufflé après avoir grimpé trois étages, j'entrais dans la cellule, aux approches du soir, j'étais ravi : la plongée des fenêtres était sur le jardin de l'Abbaye, dans la corbeille verdoyante duquel tournoyaient des religieuses et couraient des pensionnaires. La cime d'un acacia arrivait à la hauteur de l'œil. Des clochers pointus coupaient le ciel et l'on apercevait à l'horizon les collines de Sèvres. Le soleil mourant dorait le tableau et entrait par les fenêtres ouvertes.»

Les choses pas habituelles

Avant-hier, un géant barbu et roux jouait de la cornemuse à la sortie du métro.

Hier au supermarché un homme timide accompagné d'un enfant de six ou sept

ans s'avance vers moi et me demande, en tendant vers moi une branche de céleri

" Ce sont des endives?"

J'aime tellement ces choses pas habituelles.

 

28/05/2016

Germaine et Goethe

220px-Madame_de_Staël.jpgMadame de Staël a été très casse-couilles avec Goethe. Elle l'a admiré, poursuivi et collé au-delà de tout. Quand elle arrive en Allemagne en 1803, c'est avec la ferme intention, puisque Bonaparte lui interdit Paris, de se distraire ailleurs et en particulier à Weimar dont elle se dit qu'elle ne fera qu'une bouchée.

Dans sa ligne de mire: Schiller et encore plus, Goethe. Première invitation dans le monde, elle saute tout de suite sur Schiller -Goethe n'est pas là, il est en RTT- et le bassine en lui demandant pourquoi à son avis...Kant est intraduisible.  Schiller en lâche ses triangolini. Elle ne le laisse pas respirer et enchaîne: "Mais transcendental, ça veut dire quoi exactement?" Schiller se force pour ne pas être impoli, lui propose un apéricube, mais n'en pense pas moins. Il écrit à Goethe: "Je te préviens, elle veut tout expliquer, bonjour la mère casse-pieds; elle veut tout comprendre, tout mesurer, tout expliquer, elle n'a aucun sens poétique, pour elle rien ne doit être obscur, et on peut pas placer un mot".

Germaine de Staël, mon adorée, ne lâche pas l'affaire, et harcèle Goethe pour le rencontrer. Il invente tous les prétextes. Il a trop de boulot; Il se sent pas bien. Il fait trop mauvais temps, là où il est à Iéna.Qu'à cela ne tienne dit-elle, je vais venir, je vais louer un petit appart' tout près de chez vous, comme ça on pourra discuter".

Goethe est assez épouvanté par cette insistance mais comme je ne sais quel duc  de ses amis (ou du gouvernement ?) insiste, il consent le 23 décembre à se rendre à Weimar chez Schiller à une soirée où elle sera. Il y est, elle y est. Enfin elle le voit.

Et voilà bien les femmes, elle écrit le soir à son père sa déception " Pfff, il est gros".

Germaine !