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07/12/2012

Oh mon amour!

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photo prise ce matin par Louise, de la fenêtre de la cuisine

 

Oh mon amour, quelle fidélité de pensée!

 Tchekov, dans la nouvelle qui s'appelle "Salle n° 6":

"Le crépuscule. Une grosse neige, fondante, tournoie paresseusement autour des becs de gaz que l’on vient d’allumer, et se pose, en couche molle et fine, sur les toits, sur le dos des chevaux, les épaules et les chapeaux. Le cocher Iôna Potâpov est blanc comme un fantôme. Replié sur lui-même autant que peut se replier un corps humain, il est assis sur son siège et ne fait pas un mouvement. Glissât-il sur lui tout un amas de neige, il n’éprouverait pas, semble-t-il, le besoin de le faire tomber… Son méchant petit cheval est immobile et blanc comme lui. Par l’angulosité de ses formes, la raideur en bâtons de ses pattes, par son immobilité, il ressemble, même de près, à un petit cheval en pain d’épice d’un kopek. Il est, selon toute probabilité, plongé dans ses pensées. En effet, avoir été arraché de la charrue, de ses paysages habituels et gris, et avoir été jeté dans cet abîme plein de feux monstrueux, de fracas incessant, et de gens qui courent, comment ne pas songer à tout cela "!

 

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06/12/2012

De je ne sais pas quoi !

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Renoir

 

 

De temps en temps, mais je vous assure que je ne sais pas pourquoi, la vie devient brillante. Je veux dire qu'il y a une journée où tout brille. Pourtant c'est exactement la même journée que d'habitude et rien de spécial n'arrive. Mais par je ne sais quel mystère, chaque chose quotidienne est parée d'un éclat merveilleux. Comment expliquer ça? Chaque chose resplendit d'évidence, chaque chose est devenue précieuse. Le froid du matin se jette sur moi quand je pars travailler dans la nuit noire,  et c'est comme un splitch de menthe délicieuse dans la figure, d'odeur de forêt dans l'obscurité. S'il pleut, les flaques brillent. J'entends au loin passer un train (pas siffler, zut !) et je me rends compte qu'entendre  ce bruit est extraordinaire, imaginer qu'un type le conduit, que ce train matinal traverse les banlieues, qu'il roule, qu'il avance vers Paris. Tout est léger. Le boulanger rend la monnaie de façon charmante, et au café de la gare, le simple geste de prendre le journal sur le tourniquet des quotidiens apparait comme une chance dingue. Voilà, c'est ça: sortir du café, tenir d'une main un croissant ou un sac de chouquettes, de l'autre le journal, composter sa carte de transport, attendre le train sur le quai sombre et voir au loin ses phares (euh..ses phares?) approcher. Pouvoir avancer le pied, monter dans le train, trouver une place, s'asseoir, déplier le journal, le parcourir, le bonheur de faire ça parcourir le journal, et puis sortir peut-être de ma trousse avec des papillons dessus (Je ne vous ai jamais parlé de cette trousse? Mais c'est horrible, ça!) des trucs de maquillage et finir de me maquiller les yeux, tranquillement, en souriant largement à ceux - celles surtout - qui me regardent en biais avec réprobation. Bon je ne vous fais pas la suite, tout est comme ça, je ressens tout à l'extrême mais sans lourdeur, la moindre petite chose a une saveur exquise, puissante, complétement jouissive. Travailler est un plaisir.Tout est simple, gai, et léger.

Comme c'est sans raison particulière, j'imagine que c'est à un machin chimique dans le corps ou plutôt le cerveau, que je dois ça, ce sentiment indéfinissable, qui n'est pas de l'euphorie ou du bonheur mais plutôt une sensation de, oh et puis de je ne sais pas quoi, tiens !

 

 

 

Mais c'est incroyable, c'est Cahuzac, non?

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