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18/10/2012

La nature de Bacchus

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Poussin

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Economisez dix euros avec le film ribambelles

Vous voulez économiser 10 euros? N'allez pas voir "Dans la maison", restez à la maison. J'ai vu ce film hier, c'est le dernier film de François Ozon, je me demande bien pourquoi j'y suis allée car je n'aime pas les films d'Ozon. Je crois que j'avais oublié. Ou que j'avais envie d'aller au cinéma. Donc imaginez un film qui essaie de faire le malin. Qui essaie de parler de manipulation. De lutte des classes. D'amour.D'art. De déceptions. De vies fichues. De jeunesse.  Bon tout ça c'est plutôt des sujets intéressants.

Eh bien non c'est tout moche, tout moche, tout moche. C'est pas que c'est raté. Une omelette ratée on voit encore que c'est une omelette. Or là c'est pas que c'est raté. C'est que c'est intrinséquement sans intérêt et intrinséquement déplaisant. C'est comme des feuilletons qu'on aurait découpés en morceaux et mélangés dans un shaker pour dire "je suis + malin qu'un feuilleton, ouh ouh moi je connais la perversion". Alors il y a quoi dans ce film?

D'abord, là-dedans il y a une seule réplique pour les hommes et les femmes qui vivent ensemble, c'est de dire le soir "bonsoir chéri, elle était comment ta journée?" (il s'est pas cassé. on croit que c'est pour rire mais je ne crois pas)(franchement "Les saintes chéries" c'était mille fois mieux. Mais qui connait Les saintes chéries?!)

Ah, il y a des canapés. Très important pour Ozon les canapés.

Chacune des deux actrices passe beaucoup de temps sur son canapé. Le problème, il faut que je vous dise, c'est que Scott-Thomas, toujours aussi belle mais j'aimerais pas vivre avec son personnage- ça tombe bien personne me le demande-, est sensée être très différente d'Emmanuelle Seigner. L'une sait reconnaître Klee, l'autre non, dit le film (ah ah) Mais elles ont le même canapé, elles font pareil, mêmes répliques, mêmes canapés, mêmes lits (ah les oreillers des lits chez Ozon !), et même..."même pieds" dit le "héros"!

Ainsi Emmanuelle Seigner est complétement interchangeable avec Kirstin Scott-Thomas alors que le film veut dire le contraire.

Bon je sais je ne suis pas claire et si on n'a pas vu le film  je suis carrément  incompréhensible.

Le problème c'est que j'ai la flemme de faire toute une démonstration. Mais tout est comme ça. Même les deux types -physiquement très différents- sont pareils, l'un avec ses livres, l'autre avec son basket, l'un avec son obsession des chinois, l'autre son obsession pour Flaubert.

Tout est dupliqué.

Et comme l'idée majeure du film c'est comme dit Julie "une espèce de ressucée" de Théorème de Pasolini en minable, ça ne peut pas marcher car on ne voit pas comment le jeune héros qui pendant tout le film n'a qu'une seule expression, celle du même petit sourire en coin genre tête à claque, peut mettre du trouble intelligemment dans un décor autant en carton-pâte.

Finalement tout est déjà dit dans le générique au début: une sorte de petit jeu avertyesque (à la Jean-Christophe Averty quoi) où sont interchangeables tous les élèves, comme le personnage (hilarant ceci dit mais très incongru) de Yolande Moreau géniale jouant ...deux jumelles.

Ozon fait de ses personnages des ribambelles de silhouettes en papier découpé. Il ne sort pas de là. C'est, je trouve,  un marionnettiste sans idée, sans épaisseur, sans charme, sans trouble, sans mystère. Il m' emmerde. Il tombe à plat. C'est vraiment un petit bourgeois. 

 

 

 

 

Aimable autorisation

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avec l'aimable autorisation de Louise, c'est elle qui a fait la photo en août quand elle est allée à Prague