Il y a encore des fleurs

Vous savez (quoi ? Vous ne savez pas ?!) que le médecin m'a prescrit  il y a cinq semaines de marcher au moins une demi-heure par jour, eh bien il y a encore des fleurs dans les chemins, et qui dépassent des murs des jardins. C'est vraiment magique. Bientôt il n'y en aura plus, sauf du houx peut-être. Mais pour l'instant il y en a encore, c'est vraiment exquis.

L'histoire, bien emblématique de la marche du monde, des chocos BN

Vous savez de quand date la Biscuiterie Nantaise ? De 1896. Flaubert avait 75 ans, Proust 25.

Pendant la première guerre mondiale, elle a si bien ravitaillé en biscuits de guerre les soldats du front que les américains dès 1918 en sont devenus partenaires ! Quatre ans plus tard, naît le célèbre casse -croûte BN piqué de trous (qui ici l'a connu ? Mon père nous en achetait quand on allait à la plage. Il était tellement sec, que les chocos BN classiques au chocolat arrivés ensuite, nous ont semblé de folles friandises Il garde dans mon coeur le goût inoubliable du sable salé qui crisse sous la dent). Et puis il y a eu les écoeurants chocos vanille et les visqueux chocos fraise, puis les paquets de 16 chocos. dans les années 70 les BN deviennent le goûter de tout le monde. Le sourire du BN apparaît en 1992 et Pepsico un groupe américain rachète la Biscuiterie Nantaise, ça y est c'est fini. 6 ans plus tard les américains vendent aux anglais (qui ont brûlé Jeanne d'Arc) et depuis 2014 à qui appartiennent les chocos BN ? A un géant de l'agro-alimentaire turc Yıldız Holding (qui possédait les biscuits Delacre vendus à Ferrero).

Vous suivez? Bon, mais c'est pas tout. Parce qu'aujourd'hui United Biscuits dont le propriétaire est Yildiz, vend. C'est entre 20 et 30 millions si ça vous intéresse. Plusieurs noms de repreneurs circulent. Les 450 salariés sont inquiets et ont peur que les nouveaux acheteurs gardent le logo BN mais délocalisent la production, par exemple aux Pays bas,  des 20 000 tonnes de biscuits produites (produits?) chaque année. Ils organisent demain une assemblée générale, lassés que rien ne leur soit dit sur les acheteurs mystérieux et potentiels, qui se succèdent dans leur entreprise pour la visiter. Après bien sûr qu'on leur ait assuré fin 2016 que: mais- non- pas- du -tout, BN n'était pas à vendre, sont-ils- pénibles- ces- syndicats- à- toujours- tout- voir- en- noir.

La rue de la gare

photo: V.

Vous voyez cette rue ? Eh bien c'est celle qui mène de la maison (enfin, l'appartement, l'immeuble) à la gare. C'est le chemin que je prends tous les jours. La rue est légèrement en pente et courbe.

Mais surtout, vous voyez cette palissade ? Elle date d'il y a deux ou trois ans. Avant, il y avait un simple grillage. Or à la saison des iris, des iris magnifiques poussent juste derrière cette palissade. Ils sont maintenant inaccessibles. Avant, je pouvais par le grillage en cueillir quelques uns. Je sais, les iris fanent très vite, se recroquevillent sur eux-même en devenant tout humides. Mais pendant quelques heures, c'est si beau...

Désormais les iris sont punis derrière la palissade, je ne peux même pas leur faire coucou, ils sont cachés à l'admiration et l'amour des passants. Pour me consoler, de temps en temps s'échappent sous la planche d'en bas des petits brins de menthe qui fleurissent mauves, et au-dessus de la palissade des sublimes roses jaunes qui grandissent, grandissent, pour dépasser ce vilain mur en bois et se pencher vers moi.