Le charme

Aujourd'hui j'ai vu et entendu un drôle de truc: un type qui disait haut et fort comment il usait de son charme pour désamorcer qui le contredit. Ce qui était étrange et affreux c'est le long moment où ce qu'il disait, le faisait rire. J'étais la tierce personne. Il disait ça à une femme qui riait beaucoup de ce qu'il disait. Il n'arrêtait pas de rire de ça, de rire, satisfait. J'ai eu l'impression que ce rire cynique durait des heures, leur rire, j'attendais que ça s'arrête. J'étais obligée d'attendre que ça s'arrête.

 

PS: Jos, ça n'a rien à voir mais j'ai effacé sans le vouloir ton commentaire, je suis désolée, je te présente mes excuses.

 

 

Le printemps approche, les gars !

J'adore cette place. C'est porte de Montreuil, une place immense qui ressemble à la place de la Havane où Castro parlait pendant des heures. Le périphérique passe en-dessous. Le ciel y est toujours infini, sublime à tous les moments. Je la traverse tous les matins en sortant du métro. C'est là que se tient assis mon amoureux roumain avec son petit chien beige (mais il n'est pas là depuis deux semaines, je m'inquiète, il me manque). Ce matin le ciel y était subtil, rose et bleu. Et il y avait ce grand camion très simple. L'espace, le ciel, les camions, c'est la beauté en sortant du métro et avant d'arriver au boulot.

Bonne-Nouvelle

Michel Sittow, 1512

Quand il s'est ce matin assis en face de moi dans le métro avec ce truc rouge sur la tête, j'ai fait semblant que je ne voyais pas cette espèce de chapeau bizarre et magnifique, cette crêpe rouge sur sa tête, ce béret dégonflé. En même temps je ne suis pas idiote, j'ai bien vu qu'il n'était pas de notre époque. Il s'est assis et m'a regardée comme ça, comme venu de très loin. 500 ans quand même. J'ai fait comme si je ne savais pas mais bon, je savais. Je me suis laissée traverser par ses yeux sans bouger. Il est descendu à Bonne- Nouvelle. Peut-être qu'il sera là demain, à la même heure.