UA-122527695-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

01/05/2016

Le Cap corse le deuxième jour

carte-routiere-cap-corse-bastia.gifphotos: T.

Le deuxième jour, c'était le vendredi, on est partis tous les deux faire le tour du Cap corse dans une voiture rouge. Quasi une décapotable. Bon, disons: une clio, toit fermé. Le truc qui est bien avec nous, c'est que malgré mes deux séjours (très rapides, une semaine chaque fois) en Corse, je ne connaissais même pas l'existence de ce coin, on n'avait pas regardé de photos, on ne connaissait pas les noms des lieux, on n'en avait pas entendu parler, bref on a découvert  le Cap corse, comme Christophe Colomb l'Amérique. On s'est donc  arrêtés pour déjeuner à Macinaggio, au nord est, vous voyez sur la carte? Et impossible de parler du chemin jusque là, c'est dingue mais j'ai oublié. Là-bas on a mangé dans un restaurant dans une petite ruelle derrière le port. Il faisait gris mais peu importe, ce n'e sont pas trois nuages qui vont gâcher mon plaisir, ni même un petit crachin. Je savourais chaque seconde de ne pas être au boulot mais là. On a pris le menu, seuls dans une immense salle, en se disant que vu les dimensions de la salle ça devait être affreux le monde l'été. On a pris le menu: exquis sauté de veau- on ne savait pas encore que le sauté de veau est au menu de tous les menus !- servi avec quatre très gros raviolis exquis aussi, et puis un dessert merveilleux, une sorte de gâteau de semoule avec du caramel: le pastizzu. On était enchantés de notre premier déjeuner au restaurant en tête à tête. La veille on avait mangé en famille "à la maison", de la charcuterie, du fromage et le premier melon de l'année.

On a traversé horizontalement le haut du Cap corse, magnifiques maquis, montagnes, et on est arrivés à Centuri (les fleurs du billet précédent), un petit port charmant mais paré de la même mystérieuse tristesse que le port de Bastia. Comme s'il y avait eu des crimes ici. (Je suis medium, le saviez-vous?) Et puis les bâtiments en ciment gris sont sinistres.

Voici une photo de Centuri (bonjour la soirée-diapos)20160422_144043.jpg

Puis nous sommes arrivés à Canari. Coup de foudre absolu. (La vache, j'ai vu hier soir sur internet que Noël Mamère et André Glucksman avaient une maison là-bas, je n'aurais pas dû regarder internet)20160425_134538.jpg20160425_133150.jpg20160425_144736.jpg20160425_143122.jpg20160425_134320.jpg20160425_144312.jpg. A Canari, deux églises se font face, une catholique et une catholique grecque.Une blanche et une rose pâle. Les capucines y envahissent les figuiers de barbarie. Il n'y avait pas un chat. Ici pas de façade grise. La mer bleue. Les jardins remplis de fleurs, et même de roses: là-bas les roses sont comme sur le continent au mois d'août. Des citronniers et des orangers dans les petits jardins en espaliers. Un chemin ravissant, très en pente, mène au petit port. Pas un chat, personne. Le chemin traverse un cimetière marin. Nous sommes vivants, au soleil, les nuages du matin se sont dissipés, toute cette beauté époustouflante. Goûtons-là chaque seconde avant d'être morts.

30/04/2016

Les fleurs, à Centuri et partout

20160422_143208.jpgphoto:T.

 

Le premier jour à Bastia (8 jours en Corse)

20160423_064430.jpg20160421_111742.jpg20160423_080709.jpg20160421_143047.jpg17776979.jpgLa-Corse-Dorothy-Carrington-Arthaud-20150228033957.jpg20160421_152143.jpg20160421_152748.jpg20160421_152537.jpg20160421_202048.jpgphotos: T.

On a pris l'avion à 7h30 jeudi 21 avril pour Bastia. Le vol a duré deux minutes. Il est donc probable que j'ai dormi. L'aéroport est tout petit avec des boutons d'or au bord de la piste. Aucun passager n'a applaudi quand l'avion s'est posé, tout se perd. Bref, même pas une heure après, on était dans une maison de rêve, à 3 kilomètres de Bastia, au soleil sur la terrasse d'où on voyait ce qu'on voit sur la photo. Emerveillement. Ce grand cyprès plein de fruits de cyprès (comment ça s'appelle? Des noix de cyprès, c'est ça?), la mer, une tour gênoise caractéristique de la Corse qui fut occupée par Gênes de 1284 à 1729-et aussi par Pise, qui étaient rivales. Ensuite il y a eu les anglais. - Vous avez vu ce raccourci d'histoire corse?) et un merveilleux petit jardin en terrasses car le propriétaire est botaniste.

Notre chambre était pourvue d'une ravissante terrasse avec une douche extérieure pour quand il fait très chaud (je veux la même pour Bougival !) et dans le salon une bibliothèque proposait beaucoup de livres (le professeur Ronchon dit "non, pas beaucoup" - mais quel ronchon !) principalement des flores, des beaux livres de photos genre "Les rivages corses", deux ou trois Erri de Luca, des livres d'enfant, beaucoup de livres de botanique, et un joyau: "La Corse" de Dorothy Carrington (1910-2002). C'est elle sur la photo en noir et blanc, une aristocrate anglaise qui a découvert la Corse en 1948 quand elle avait 38 ans et était mariée, en secondes noces, au peintre Francis Rose. Son livre paru en 1971 est charmant, érudit, sans prétention, intelligent, délicat.

Bastia ? Le port de Bastia ? Je n'en suis pas archi-dingue. Il est encaissé et un peu triste. Le charme de ses hautes façades de couleur, parfois très décrépites, est gâché par la rutilance bébête de ses innombrables cafés et restaurants. On a mangé une glace sur un cours qui ressemble à celui d'Aix en Provence, une statue blanche de Napoléon en empereur romain, y trône. En faut, j'aurais préféré rester dans le jardin.

Le soir, de cette maison où on a dormi deux nuits, on voyait les navires passer lentement, éclairés dans l'obscurité de la nuit. Comme des bateaux-fantôme ou des gâteaux d'anniversaire sur la mer.