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17/11/2015

Pas de puces, les zatenta.

dino.jpgIl y avait moins de monde hier dans le train et moins dans le métro. Et pas de puces. En effet à la station où je descends porte de Montreuil, le lundi, chaque lundi, il y a les puces. Hier, pas de puces. Les marchés sont interdits. C'est le plus étrange, que l'agitation du lundi soit absente. Beaucoup moins de monde aussi devant les grands magasins le soir quand je reviens. Et pas l'ombre d'un touriste japonais. Elles sont nombreuses d'habitude les jeunes femmes japonaises qui photographient les vitrines de noël. Le Printemps est quasi vide. A Saint-Lazare, je ne vois guère de différence: de très jeunes militaires patrouillent, comme c'est le cas depuis janvier dernier, ils semblent avoir entre quinze et vingt ans, et s'ennuyer à cent sous de l'heure. Ils sont toujours tous très blancs et blonds.

La une, stupide, de Libération: "Génération Bataclan"...

Dans la rue, au travail, tout le monde parle des zatenta. Pas de fébrilité. De l'inquiètude. Des pour la "guerre". D'autres non. Des incompréhensions. De la lassitude. Beaucoup de rancoeur contre le gouvernement. Beaucoup d"évocations du rôle de l'Arabie Saoudite, du Quatar, de l'argent, des ventes d'armes. Un mot qui revient: hypocrisie. Villepin et Mélenchon en filigrane, les seuls n'appelant pas à la guerre dans cette folle  impasse guerrière. Poutine ennemi...Poutine ami...

La solitude de chacun. Entendu plusieurs fois: "J'ai pas envie de mourir, moi". Et puis à bien écouter, il y aurait eu 5000 morts si on compte tous ceux qui se vantent de connaitre le "fils du frère d'un copain d'un ami qui est mort et c'est horrible on aurait pu être là-bas", c'est dingue comme tout le monde connait quelqu'un qui connait quelqu'un qui est mort ou qui y était, ce besoin de se sentir important.

Bref, la minute de silence, qui aurait peut-être dû durer une journée.

 

 

15/11/2015

La maison en flammes le soir en rentrant

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Je fais partie de ces gens pas du tout anxieux qui partent de chez eux le matin en pensant toujours qu'ils vont retrouver le soir la maison en flammes, que chaque sirène d'ambulance est celle qui transporte leur enfant, qu'ils ne vont pas revoir ceux qu'ils aiment et que chaque déplacement est un risque de mort. Je pense comme ça depuis toujours. Je suis née comme ça.

Je suis née dans l'angoisse, onze ans après la déportation de mon grand-père, conçue par une mère  jamais remise d'avoir attendu des mois son retour sans avoir de nouvelles. Je suis née persuadée intimement de l'existence du mal, du mal dans chacun, du mal dans l'humain, je suis née dans la "nuit et le brouillard" hantée  par les figures nazies, et j'ai grandi ensuite dans la pensée permanente de la crucifixion du Christ. Les deux se sont mélangés pour me faire vivre avec l'imminence du malheur et la pensée continuelle de la mort.

La maladie grave de Vladi quand il était petit, ses nombreuses opérations, et la solitude dans laquelle je me suis trouvée à ce moment-là, n'ont pas arrangé le truc.

Quelques phobies en plus: impossible d'entrer dans une forêt (pas pratique pour les pic-nic), grande angoisse devant les plaines, terreur dans une maison isolée,  j'en passe et des meilleures, bon voilà, cela fait de moi quelqu'un dans mon genre.

Quelqu'un aussi qui depuis toujours ressent la chance d'être dans un pays en paix. La douceur de ne pas vivre sous les bombes. Ni guerre ni guerre civile. Parallèlement je trouve notre société horrible (et toutes les sociétés sans doute). D'abord parce que je suis viscéralement féministe, ensuite parce que depuis toujours je sens dans toutes mes fibres les classes sociales, que je hais les puissants et les bureaucrates, et que je ne fais confiance à personne. A personne. Absolument à personne.

Alors je suis bien étonnée d'entendre ces phrases outragées: "C'est notre civilisation qu'on veut atteindre".

Eh bien oui. Une civilisation ridicule et scandaleuse qui voit un chef d'état aller aux matchs de foot, des joueurs gagner des milliards pendant que les syriens sont coincés dans la "jungle" de Calais, des présentatrices de télé aller aux prudhommes pour gagner des millions, un Vatican pourri par l'argent et le besoin d'honneurs, partout le besoin d'honneurs, les injustices, le chômage fou, l'indécence, la boursouflure. Pffff, ça, une "civilisation" ? Vraiment pas de quoi être fiers.

Bien étonnée aussi à chaque attentat, d'entendre "Maintenant on va devoir vivre avec la peur". Oui. Comme à plein d'endroits dans le monde. Et encore, c'est beaucoup moins.

Alors dans quelle ignorance ou arrogance, dans quel confort, quel aveuglement, vivent ceux qui comme le 11 septembre, le 7 janvier, et avant-hier, ont vu leur monde soi-disant s'écrouler ?

 

 

13/11/2015

Les catalogues de graines

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