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20/11/2014

Une douce amitié

Vie est belle La.jpgHier nous avons passé l'après-midi à la maison avec Sabine et Pierre-Paul. Oui la Sabine des collages, des boules de Noël, des créations parfaites, des photos si belles, et aussi la Sabine qui il y a cinq ans avec Pierre-Paul avait grand ouvert sa porte et son coeur à deux inconnus -mézigue et le djihadiste du SNES -il ne l'était pas encore, mon Dieu mon Dieu pourquoi m'as tu abandonnée?!!!!!!- sa maison de Manosque, oui à deux complets inconnus bizarres qui venaient de se rencontrer, et son jardin d'amandiers et d'oliviers, et nous avions passé une si bonne semaine d'amitié, de tendresse, de rigolade et ils nous avaient emmenés sur leurs tournages, et voilà qu'hier ils sont venus jusqu'à notre antre où les poignées de porte restent dans les mains et le pipi de chats dans le nez, enfin bref ils sont venus jusqu'ici, on devait à l'origine se retrouver à Paris pour faire ensemble un truc intéressant, mais par égard pour ma papatte entorsée ils sont venus jusqu'ici. Je les adore.

19/11/2014

Souvenirs de petits bouquets

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17/11/2014

"Mon père lisait La Terre" dit-elle.

alb611.jpgAlbi

Une des choses que je préfère dans mon travail, c'est rencontrer des gens pour la première fois. Dans la vie en dehors du travail aussi. Il y a très souvent quelque chose de magique les premières fois. Ce matin c'est une femme de 58 ans. Elle a deux ans de moins que moi et quand je l'aperçois souriante, les yeux plissés, une toute petite silhouette minuscule, je me dis que c'est une vieille dame. Une vieille dame comme la vieille dame dans Babar.

Et quand une heure et demi plus tard, elle part, c'est comme si elle avait 17 ans. Je viens de lui dire "Vous êtes adorable et formidable". Elle sourit tout le temps, mais pas un sourire forcé, un vrai sourire gentil et malicieux. Elle vient d'Albi et elle a une pointe d'accent de là-bas. Toute sa vie elle a été manipulatrice en radiologie à l'hôpital. Elle parle si bien de son travail. Je suis émue plein de fois quand elle raconte toutes les années de cette vie, tout me plait en elle, son féminisme, sa bonté, sa fermeté, sa drôlerie, son courage, sa bienveillance, son action syndicale,son intelligence, sa simplicité, sa force. (Elle vient de guérir d'un cancer qui l'a mis sur le flanc pendant deux ans)

Et puis soudain elle parle de son père qui faisait de la culture et de l'élevage, et de son mari à elle qui informaticien s'ennuyait et a repris l'exploitation de son beau-père, et a "tout appris de lui. Puis l'élève a dépassé le maître" dit-elle en riant tendrement avec les yeux qui brillent. "Mon père lisait La Terre. C'était un paysan. Il n'a jamais été au parti communiste. Mais il lisait La Terre. J'ai baigné là-dedans". (La Terre c'est en effet un journal proche du PC, un hebdomadaire destiné aux agriculteurs, un journal qui a été créé par Waldeck Rochet juste après le Front Populaire,et  qui existe aussi sous forme de site internet aujourd'hui; il a perdu de sa superbe, aseptisé, vidé de sa substance. Tiré à 25 000 exemplaires aujourd'hui il l'a été à 300 000 au temps de sa gloire)

Elle a donc baigné dans la terre. Et  puis un jour vers ses 40 ans leur bergerie dit-elle a pris feu à la suite d'un court-circuit. Les moutons n'ont pas été brûlés mais axphyxiés par les fumées toxiques qui se sont dégagées du toit. Je demande "Il y avait beaucoup de moutons?" pensant qu'elle allait répondre dix...douze...

Mais elle dit "350".

Je vois alors ces 350 moutons morts, les mères moutons, les bébés, ce désastre, leur évacuation, comment? leur saisissement à elle, à son mari, au père. Ce malheur qui a des allures de malheur biblique.

 

Elle est venue de Toulouse en avion. Elle le reprend à quinze heures. On se dit à bientôt.