UA-122527695-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

23/08/2014

Pendant la palme d'or, je dors

Hier soir j'ai vu la palme d'or: "Winter sleep" (qui ne veut pas dire "le slip d'Ophélie Winter"). C'est un film qui dure trois heures et quart. J'ai dormi au milieu. La palme dort. Bon. Mais j'étais réveillée avant et j'étais réveillée ensuite. Alors voilà. C'est un film sombre. On sombre. "Eblouissant" ont dit certains critiques. Non. Franchement non. Donc c'est l'histoire d'une sorte d'écrivain qui a été acteur de théâtre avant et qui tient une sorte d'hôtel troglodytique au fin fond de l'Anatolie (mais ça pourrait être en studio; pardon mais je n'ai pas senti le souffle de la steppe malgré les chevaux qui courent élégamment au galop pour faire sauvage (ou publicité pour Christian Dior- Christian dort). Ce type est plein aux as, mais j'ai mis du temps à le comprendre. Dans son hôtel troglodytique il a internet et un téléphone portable dont il se sert pour donner des ordres (excellent réseau en Anatolie). Je ne vous raconte pas tout. Disons qu'il a une soeur de son âge (60? 65?) dont au début on croit qu'elle est sa femme. Mais pas du tout, sa femme est beaucoup plus jeune et beaucoup plus jolie (mais je ne partirais pas en vacances avec elle). L'embêtant c'est qu'elle a quasiment la même expression pendant tout le film de petit oiseau blessé qui donne envie de la taper. Elle n'aime plus l'écrivain dont on devine qu'elle a dû exagérément l'adorer autrefois et le porter aux nues et elle s'emmerde comme un rat mort (moi aussi) dans cet hôtel où il ne se passe rien, et où j'aurais horreur de me retrouver. (légère resuçée de "Shining" avec la neige et tout ça) Les dialogues entre la soeur et le frère (les vérités bien senties qu'elle lui envoie dans la figure) font très Bergman. Mais Bergman turc, ce n'est pas de ma faute, ça me fait rire. L'action est à l'extérieur. Il y a quand même quelques scènes formidables avec les locataires. Génial l'iman et son frère. Mais les ficelles sont lourdes, lourdes. L'argent de la charité qui offense ceux à qui on le donne...Les femmes qui veulent être indépendantes et qui n'ont pas de métier (tiens, tiens)....Les intellectuels qui font la leçon à tout le monde et qui sont rien que des bourgeois arrogants, hypocrites et détestables...En fait toutes les scènes avec l'écrivain sont insupportables.

Ceylan, le réalisateur s'est inspiré a-t-il dit de plusieurs nouvelles de Tchekov. C'est son droit. Mais c'est bizarre. Pas du tout tchekovien. A mon avis. 

Et puis il y a cette très belle sonate pour piano de Schubert pendant tout le film. Tchekhov, Schubert...Sensation que le réalisateur pourrait être le personnage de l'écrivain. Quelque chose ne va pas, et je ne sais pas quoi. Ah j'oubliais il tue un lapin dans la neige aussi. Wow! La classe ! Quel chef d'oeuvre!

 

22/08/2014

En ce moment, ils courent au bord de la mer

Ce que je préfère le matin tôt, c'est entendre leurs pas. Enfin, leur foulée, et le bruit que ça fait. Ils courent tôt, très tôt parfois, au lever du jour. Au lever du jour je me réveille toujours. C'est dans mon cerveau, c'est l'heure du boulot. Je sais je suis en vacances. Mais c'est l'heure du boulot.C'est l'âge aussi je crois. A un certain âge on se réveille heureux d'être vivant, avec envie de vivre, pas de dormir., ça viendra après dans la journée, pas de dormir le matin,  le moment préféré de la journée.

Ils courent au bord de la mer de l'autre côté du jardin, ils courent à marée basse, à marée haute. Très tôt ce sont les plus jeunes. Très tôt au lever du jour, souvent les jeunes femmes courent, celles qui courent très bien, seules, jamais en groupe, jamais par deux, une jeune femme passe en courant, la foulée légère, hop déjà elle n'est plus là. Le silence revient.

Je couds dans le fauteuil. J'entends un autre pas qui court, un homme, un homme qui court très bien, très vite, un homme qui fonce, et en même temps qui pèse sur le sol. Il ferait des marques par terre si c'était de la neige, il laisserait des empreintes quand les jeunes femmes n'en laisseraient pas. Il court pourtant plus vite. Il n'est plus là. J'entends les mouettes. Peu à peu le matin avance, de plus en plus de voitures passent, de plus en plus de gens courent. Ils courent de moins en moins bien. Ils souffrent, j'ai mal pour eux. ils soufflent. A chaque instant ils pourraient s'arrêter.

Au milieu de la matinée, vers dix heures, plus personne ne court. La maison se réveille. Le long de la mer c'est les voix des petits enfants qu'on entend et celles de leurs parents.

21/08/2014

En ce moment je couds au bord de la mer

Je couds dans le jardin. Sans voir la mer qui est tout près car je suis penchée sur mon tissu. J'entends les mouettes. J'enfile avec difficulté mille fois de suite mon aiguille. Le châs a beau  ne pas être minuscule, j'ai du mal. Je m' y reprends à chaque fois plusieurs fois. Cela m'est bien égal. Je ne suis pas pressée. Ce que je fais  pourrait durer jusqu'à la fin de ma vie, ça ne me ferait rien. Je couds comme je me sauve.