28/05/2016
Germaine et Goethe
Madame de Staël a été très casse-couilles avec Goethe. Elle l'a admiré, poursuivi et collé au-delà de tout. Quand elle arrive en Allemagne en 1803, c'est avec la ferme intention, puisque Bonaparte lui interdit Paris, de se distraire ailleurs et en particulier à Weimar dont elle se dit qu'elle ne fera qu'une bouchée.
Dans sa ligne de mire: Schiller et encore plus, Goethe. Première invitation dans le monde, elle saute tout de suite sur Schiller -Goethe n'est pas là, il est en RTT- et le bassine en lui demandant pourquoi à son avis...Kant est intraduisible. Schiller en lâche ses triangolini. Elle ne le laisse pas respirer et enchaîne: "Mais transcendental, ça veut dire quoi exactement?" Schiller se force pour ne pas être impoli, lui propose un apéricube, mais n'en pense pas moins. Il écrit à Goethe: "Je te préviens, elle veut tout expliquer, bonjour la mère casse-pieds; elle veut tout comprendre, tout mesurer, tout expliquer, elle n'a aucun sens poétique, pour elle rien ne doit être obscur, et on peut pas placer un mot".
Germaine de Staël, mon adorée, ne lâche pas l'affaire, et harcèle Goethe pour le rencontrer. Il invente tous les prétextes. Il a trop de boulot; Il se sent pas bien. Il fait trop mauvais temps, là où il est à Iéna.Qu'à cela ne tienne dit-elle, je vais venir, je vais louer un petit appart' tout près de chez vous, comme ça on pourra discuter".
Goethe est assez épouvanté par cette insistance mais comme je ne sais quel duc de ses amis (ou du gouvernement ?) insiste, il consent le 23 décembre à se rendre à Weimar chez Schiller à une soirée où elle sera. Il y est, elle y est. Enfin elle le voit.
Et voilà bien les femmes, elle écrit le soir à son père sa déception " Pfff, il est gros".
Germaine !
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27/05/2016
Winnie et la reine !
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Claire Elisabeth de Vergenne (Madame de Rémusat) 1780-1821
Son père et son grand-père sont guillotinés le 24 juillet 1794 peu avant la chute de Robespierre. Puis sous l'empire, elle devient "dame du palais", attachée à Joséphine.
"Le recueil de lettres, adressées entre 1804 et 1813 par Claire de Rémusat à son époux, démarre lorsque la jeune femme est désolée d’être séparée de celui qu’elle aime. La fidélité conjugale suscite encore les moqueries d’une certaine frange de la population. L’épistolière d’écrire à son mari : « Si vous n’étiez pas si aimable, je serais perdue de réputation par l’air de désœuvrement et de tristesse que je porte partout, mais heureusement que vous avez pris le sage parti de me justifier, et qu’on trouve que j’ai raison. » Les premières lettres surtout contiennent des déclarations charmantes au détour des nouvelles familiales, comme celle écrite de Sannois le 17 floréal an XIII (7 mai 1805) à Rémusat, alors en séjour à Milan, et qui termine ainsi : « Adieu, cher ami, le jour me fuit, et le papier va me manquer. Adieu donc, je t’embrasse ou je vous embrasse, car je remarque que mes lettres sont un vrai salmis de tu, et de vous. Quand je cause tout simplement, une certaine convenance me fait dire vous ; mais quand le cœur s’en mêle, alors le tu arrive sans que j’y pense. Prends tout cela comme tu voudras, car cette manière me plaît assez, et je garderai ce désordre à la condition que tu me tutoyeras toujours dans tes lettres. Adieu, je n’y vois plus, et je vous salue. Tu sais si je t’aime. »" (Catriona Seth, sur le site En attendant Nadeau)
Cette édition, parue en janvier 2016, coûte 21,50 €.
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