Une jeune dame en tee-shirt blanc dans le métro

On pourrait s'attarder à remarquer son sac tenu serré contre elle comme un gilet pare-balle ou ses écouteurs qui lui donnent l'air d'un docteur. ..Mais ce n'est pas pour ça que je l'ai prise en photo, je l'ai photographiée à cause de ses sourcils incroyablement redessinés, de son eye-liner impeccable, de son rouge à lèvres délicieux sur sa bouche comme un fruit. Et puis parce que, et ça vous ne le voyez pas sur la photo, elle était assise à côté de son père (presque sûre que c'était lui), et ce qui était frappant c'était, tandis qu'il lui parlait, son air excédé (oui, vu son air excédé ça ne pouvait être que son père). Elle regardait ailleurs, elle ne discutait pas avec lui, oui c'est incroyable mais en fait il est là juste à côté et il lui parle.

Le début d'"Un hiver à Majorque" de George Sand, quand elle part au soleil avec ses enfants et Chopin

"....Nous étions depuis trois semaines à Establiments lorsque les pluies commencèrent. Jusque-là nous avions eu un temps adorable ; les citronniers et les myrtes étaient encore en fleur, et, dans les premiers jours de décembre, je restai en plein air sur une terrasse jusqu’à cinq heures du matin, livré au bien-être d’une température délicieuse. On peut s’en rapporter à moi, car je ne connais personne au monde qui soit plus frileux, et l’enthousiasme de la belle nature n’est pas capable de me rendre insensible au moindre froid. D’ailleurs, malgré le charme du paysage éclairé par la lune et le parfum des fleurs qui montait jusqu’à moi, ma veillée n’était pas fort émouvante. J’étais là, non comme eût fait un poète cherchant l’inspiration, mais comme un oisif qui contemple et qui écoute..."

Parution mai 1832 (ce n'est pas la couverture originale)

"J'ai écrit Indiana avec le sentiment non raisonné, il est vrai, mais profond et légitime, de l’injustice et de la barbarie des lois qui régissent encore l’existence de la femme dans le mariage, dans la famille et la société. Je n’avais point à faire un traité de jurisprudence, mais à guerroyer contre l’opinion ; car c’est elle qui retarde ou prépare les améliorations sociales. "

G. Sand