Pas beaucoup de monde

C'est aussi ce que j'aime ici: il n'y a pas beaucoup de monde. Un peu plus bien sûr que pendant l'année. Mais ça reste très modéré. Je ne supporte plus de voir du monde, j'en vois tellement dans le train et le métro et dans la rue tous les jours. En même temps je n'aime pas qu'il n'y ait personne. J'aime qu'il y ait des humains à petite dose. Je n'aime pas les endroits isolés. Je suis faite pour vivre dans une toute petite ville au bord de la mer. Comme ici. Sans embouteillages, sans difficulté pour se garer. Avec l'église et la poste près du cimetière, de la librairie et des cafés et du coiffeur et du marchand de journaux et du boulanger. Avec une camionnette violet psychédélique avec un clown affreux peint dessus qui passe pour annoncer un spectacle de cirque exactement comme autrefois, c'est le Cirque du Lutin. Avec quelques anglais égarés qui photographient le haut de la flèche de la chapelle du Kreisker. Avec un petit garçon roux qui entre dans une voiture et n'habite sûrement pas ici. Avec des vacanciers en pantacourts (mais où les gens achètent tous ces pantacourts ? C'est incroyable !). Pas trop de monde. Juste un peu. Loin du monde, ou au centre du monde.

 

Journée de perronelle

Tout ce que je fais sur ce perron ! Battre des oeufs à la fourchette ! Téléphoner ! Lire ! Boire du thé ! Manger des crêpes ! Réfléchir ! Dormir les yeux ouverts ! Regarder le palmier! Admirer les chats! Voir les papillons, les toiles d'araignée, les oiseaux, les mouettes, les voitures passer et les vélos rouler! Faire le quizz du Télégramme! Me maquiller ! M'épiler les sourcils! Ecrire mon journal !Ne rien faire, surtout ne rien faire!

Les pois de senteur d'Inverewe (un jardin artificiel écossais créé au XIXeme siècle)