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26/02/2014

Je n'ose pas encore y croire

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 Nicolas de Crecy

25/02/2014

Des ours "ivres de raisins"

AtalaMonroyDF.JPGAtala, Luis Monroy, musée national d'art de Mexico

 

Je n'ai jamais lu "Atala" de Chateaubriand que pourtant j'aime tellement. Je l'ai même longtemps confondu (le personnage) avec Attila le méchant roi des Huns -oui, bon, ça va !- avant de comprendre qu' Atala est une jeune fille indienne. Mais ça s'était arrêté là,  je ne l'avais jamais lu.

Donc ayant une semaine de vacances -enfin, plus que 4 jours si on compte aujourd'hui !-  j'ai commencé "Atala", dans l'édition de la Pléiade que Maman m'a donnée pour mon anniversaire. Elle m'a donné la sienne, qui était chez elle. Je me suis aperçue que c'est l'édition de 1969 et que, sauf erreur de ma part, il n'y a pas eu de nouvelle édition depuis. La préface est d'un certain Maurice Regard, et le moins qu'on puisse dire c'est qu'elle est d'un niais absolu, pour ne pas dire d'une bêtise absolue. Je sais bien que "qui je suis pour juger?" comme dirait Sa Sainteté, et  que je ne suis pas une spécialiste universitaire de Chateaubriand, mais franchement Maurice pousse le bouchon un petit peu trop loin. Sa préface est bête et fumeuse. On dirait qu'il le déteste. D'ailleurs je vais proposer mes services à Antoine Gallimard pour la prochaine édition, vous croyez que c'est bien payé?

Bon "Viens en aux faits" comme dirait le père de quelqu'un que j'aime. J'y viens, calmez-vous!

Le prologue est une merveille. Le prologue de Chateaubriand.Il décrit le paysage. C'est complètement dingue, j'adore à la folie (je suis un peu de parti-pris peut-être?). Ecoutez :

"...La grâce est toujours unie à la magnificence dans les scènes de la nature: tandis que le courant du milieu entraîne vers la mer les cadavres des pins et des chênes, on voit  sur les deux courants latéraux remonter le long des rivages, des îles flottantes de pistia et de nénuphar, dont les roses jaunes s'élèvent comme de petits pavillons. des serpents verts, des hérons bleus, des flamants roses, de jeunes crocodiles s'embarquent passagers sur ces vaisseaux de fleurs, et la colonie déployant au vent ses voiles d'or, va aborder endormie dans quelque anse retirée du fleuve.

Les deux rives du Meschacebé présentent le tableau le plus extraordinaire. Sur le bord occidental, des savanes se déroulent à perte de vue; leurs flots de verdure, en s'éloignant, semblent monter dans l'azur du ciel où ils s'évanouissent. on voit dans ces prairies sans bornes errer à l'aventure des troupeaux de trois ou quatre mille buffles sauvages. Quelquefois un bison chargé d'années, fendant les flots à la nage, se vient coucher parmi de hautes herbes, dans une île du Meschabecé. A son front orné de deux croissants, à sa barbe antique et limoneuse, vous le prendriez pour le dieu du fleuve, qui jette un oeil satisfait sur la grandeur de ses ondes, et la sauvage abondance de ses rives.

Telle est la scène sur le bord occidental; mais elle change sur le bord opposé, et forme avec la première un admirable contraste. Suspendus sur le cours des eaux, groupés sur les rochers et sur les montagnes, dispersés dans les vallées, des arbres de toutes les formes, de toutes les couleurs, de tous les parfums, se mêlent, croissent ensemble, montent dans les airs à des hauteurs qui fatiguent le regard. Les vignes sauvages, les bignonias, les coloquintes  s'entrelacent au pied de ces arbres, escaladent leurs rameaux, grimpent à l'extrêmité des branches, s'élancent de l'érable au tulipier, du tulipier à l'alcée, en formant mille grottes, mille voûtes, mille portiques. Souvent égarées d'arbres en arbres, ces lianes traversent des bras de rivière, sur lesquels elles jettent des ponts de fleurs. Du sein de ces massifs, le magnolia élève son cône immobile; surmonté de ses larges roses blanches,  il domine toute la forêt, et n'a d'autre rival que le palmier, qui balance légèrement auprès de lui ses éventails de verdure.

Une multitude d'animaux placés dans ces retraites par la main du Créateur, y répandent l'enchantement et la vie. De l'extrémité des avenues, on aperçoit des ours enivrés de raisins, qui chancellent sur les branches des ormeaux; des caribous se baignent dans un lac; des écureuils noirs se jouent dans l'épaisseur des feuillages; des oiseaux-moqueurs, des colombes de Virginie de la grosseur d'un passereau, descendent sur les gazons rougis par les fraises; des perroquets verts à tête jaune, des piverts empourprés, des cardinaux de feu, grimpent en circulant au haut des cyprès; des colibris étincellent sur le jasmin des Florides, et des serpents-oiseleurs sifflent suspendus aux dômes des bois, en s'y balançant comme des lianes...."

Hein, alors ?

 

24/02/2014

Ernst-Robert Curtius (1886-1956), ami de Thibaudet.

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 Je découvre aujourd'hui cet ami allemand de Thibaudet (qui est mon grand amour pour qui ne le saurait pas encore; je suis même allée il y a quelques années à l'opéra de Sidney avec lui. Mais à part Solko peut-être, qui s'en souvient?) qu'il m'avait caché. Enfin caché, c'est une expression. J'ignorais jusqu'à son nom.  Ce latiniste et médiéviste hors du commun s'est intéressé de très près à Balzac et à Proust (C'est lui qui a fait traduire Proust pour la 1ere fois en allemand) . Il a été ami avec Thibaudet et a correspondu avec Gide, William Goyen, Larbaud, Proust, Romain Rolland, Valery....

Il est mort à Rome en 1956 dans la ville parfaite, celle où il s'était installé cinq ans plus tôt, celle qui incarnait à ses yeux l'Europe.

 

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