Comment je vais

Artemisia Gentileschi

 

Beaucoup mieux que ce que je croyais. Je vais beaucoup mieux que ce que je croyais. Je croyais que j'aurais mal, que je ne pourrais pas manger, que je ne tiendrais pas debout, mais pas du tout. J'étais même euphorique hier soir pour une opérée du matin.

Et aujourd'hui encore, en pleine forme et enchantée. Et même, déjeuné à la terrasse de l'hippopotamus (cher et pas bon!)

Jusqu'à ce que je refasse mon pansement vers 4 heures et que je vois là où le chirurgien a ouvert. La cicatrice sera parfaite, un fin coup de cutter en forme de collier au ras du cou. Par contre la mauvaise surprise c'est un oedème affreux en-dessous, genre le double menton de Balladur mais en pire, sous la cicatrice, un truc vraiment dégueulasse, en vrac, que je suis obligée de cacher et à quoi je ne m'attendais pas du tout.

Ceci dit, parole biblique du chirurgien hier quelques heures après l'opération: "Vous êtes guérie". Personne ne m'avait jamais dit cette phrase. Guérie. Guérie. Guérie. Je n'arrête pas d'y penser, - de me demander de quoi j'aimerais vraiment être guérie -comme de penser à son geste pour m'anesthésier localement, une douleur atroce qui n'a duré que quelques instants autour de mon cou, comme un stylo en fer sous la peau, un ouvre-boîte cruel, un serpent venimeux qui traçait le chemin pour me décapiter et puis je n'ai plus rien senti.