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31/12/2012

Table, calme et soleil (une version de sea, sex and sun)

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"La Vierge entourée d'anges", Jean Fouquet, vers 1450, musée des beaux-arts d'Anvers

 

Depuis la Révolution, ce tableau est séparé de celui (en-dessous) auquel il était attaché, puisque c'était en fait un diptyque, dit "diptyque de Melun" parce que destiné à l'église de Melun. Le doigt de l'Enfant Jésus pointé sur le tableau de gauche est la seule indication de cet autre tableau (ici en-dessous) qui lui faisait face. L'autre partie du tabeau est à Berlin et représente Etienne Chevalier, -celui qui a "commandé" l'oeuvre -, et Saint Etienne mort lapidé ( d'où la pierre posée sur le missel). Je viens d'apprendre que les anges bleus sont considérés comme moins importants que les anges rouges dans la hiérarchie des anges. Cette Vierge en manteau d'hermine a les traits parait-il d'Agnès Sorel qui était la favorite "officielle" de Charles VII et a mis au monde quatre enfants de lui. Elle est morte à 28 ans en accouchant du quatrième.

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 Fouquet est connu pour la géométrie de ses compositions, bon, tout cela se trouve sur internet où je l'ai trouvé, ainsi que tous ses autres tableaux et ses enluminures et cette Vierge en bleu si belle et qui recouvre d'un pan de son voile la tête de l'Enfant pour qu'il ne prenne pas froid.(Tu vois, Julie!)

 

 

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30/12/2012

Tchekhov

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Je ne savais pas que l'enfance de Tchekhov avait été celle-là, aussi sombre et aussi dure, marquée par ce père tyrannique qui frappait ses enfants, hurlait, et était obsédé en même temps par le culte religieux, sûr de son bon droit, détestable avec sa femme et content de lui. Je ne savais pas que ses deux frères ainés avaient fui dés que possible à Moscou, puis qu'ensuite dès seize ans Tchekhov avait dû gagner sa vie en donnant des cours, puis que rejoignant Moscou où ses parents étaient partis il était devenu un peu le "chef de famille" s'occupant de tout le monde, avec autant de douceur que son père avait été fou furieux, je ne savais pas que Taganrog où il est né (comme plus tard Alexandre Koyré) , était si loin de Moscou, et qu'Alexandre 1er y était mort, je ne savais pas tout ce que je lis sur lui dans cette biographie de Troyat qui date de 1984. J'ai entendu souvent parler de Troyat de façon méprisante. J'ai plaisir à le lire, il écrit simplement, sans prétention. N'ayant vécu que 6 ans en Russie on sent bien le lien qui l'y attache, logique et bien sûr un peu pathétique - tous nos liens le sont-  je ne sais pas s'il y est retourné. Quand j'étais jeune Troyat était moqué pour abuser de ce qu'on appelait un filon, son filon russe, mais il écrit comme un honnête artisan ou alors je suis devenue gaga. Toute ma vie aussi j'ai entendu, là je ne parle plus de Troyat, cet opprobre sur les biographies des écrivains, ces "le texte, le texte, rien que le texte !", mais moi leurs vies m'intéressent et leurs visages que je regarde comme le plus belle et mystérieuse chose du monde, celui de Tchekhov sur cette photo et découvrant son enfance, sa jeunesse, je regarde plus longtemps ses traits et ses yeux et cet homme jeune qui avait déjà vécu tout cela, et je m'y perds, dépassée par ce qui ressemble à de l'amour.