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19/04/2016

La Corse (suite)

$_57.JPGJe crois que, de toute la semaine, nous ne sommes pas allés une seule fois à la plage ni même au bord de la mer. Nous avons marché à l'intérieur, dans la montagne. Moi qui pensais que j'allais passer une semaine à la terrasse de cafés qui borderaient la mer, je n'avais emporté qu'une paire de sandales plates, rouges je me souviens, très fines, très jolies, celles que j'avais aux pieds, et dès le premier matin les brides ont lâché. Mes enfants connaissent par coeur cette histoire -et celle de la bile verte- c'était le même jour. Impossible de marcher pieds nus et me voilà sans chaussures en pleine forêt à vingt ou trente kilomètres de tout village. Pourtant, incroyable, comme la cabane de Peau d'Ane au milieu des bois, a surgi une petite maisonnette où j'ai frappé pour demander de la colle pour réparer mes sandales. C'est une vieille dame qui a ouvert, elle n'avait pas de colle mais elle m'a donné des ballerines en plastique dans lesquelles je rentrais, c'était adorable, et je l'ai bénie et beaucoup remerciée, c'était une fée, même s'il ne m'a pas fallu un quart d'heure pour qu'arrive la première ampoule puis la seconde puis la troisième. je crois qu'elles étaient un peu trop petites. Pas les ampoules, les chaussures. Je marchais sur des aiguilles.

Il a fait très chaud pendant huit jours, 38° ou 39°, et une nuit j'ai souffert d'une bonne insolation, je délirais, c'était horrible.

Mais je ne me plaignais pas car c'était le premier voyage avec mon futur ex-mari et plus que tout je ne voulais pas me plaindre de quoi que ce soit. Je ne sais pas pourquoi je m'étais mis dans la tête que je devais être charmante à chaque minute, quoiqu'il advienne. Quand j'y pense ! Bref !

Mon deuxième voyage en Corse a eu lieu beaucoup plus tard. Louise devait avoir douze ou treize ans, et pendant que Vladi était en Ouzbekistan avec son père, j'étais partie avec une amie, sa petite fille, sa mère, et donc, Louise, passer une semaine dans une jolie villa en haut d'une petite colline avec vue sublime sur la mer, près de Propiano, chèvres broutant dans le jardin, et immense terrasse très agréable. Je me rongeais les sangs pour Vladi et mon amie m'avait dit quelque chose comme "Viens ça te changera les idées". Je nous revois Louise et moi à Orly un matin d'août tout gris, et notre plaisir d'arriver à Ajaccio en pleine lumière, plein soleil, et de sentir par les fenêtres de la voiture de location, le parfum du maquis. Nous avons mangé beaucoup de fromages délicieux, nous sommes allées à Bonifacio, à Filitosa voir les menhirs, à la plage, au supermarché, mais je ne respirais vraiment qu'au moment où je recevais des nouvelles de Vladi. Louise était adorable. Et parfois la mère de mon amie m'insupportait. Je m'étais rendue compte qu'elle était radine, ce défaut détestable, et pour ne pas supporter son oeil calculant la taille de la part de fromage dont on se servait dans nos assiettes, j'avais préféré quasiment tout payer. Une semaine un peu ruineuse car déjà le loyer partagé était aussi, un peu astronomique.

 

18/04/2016

Le paulownia de Vizzavona

1280px-ES_11937_-_VIZZAVONA_-_La_Gare.jpgdessin botanique de fleur 0197 paulownia imperial - paulownia imperialis.jpg9924282301.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

De quoi je me souviens dans ce premier voyage en Corse ? A part de mes malheurs (vomi, insolation, ampoules, épuisement, angoisse) ? Je me souviens des figuiers, l'odeur des figuiers, je me souviens du train -une petite micheline rouge dans la montagne-, je me souviens des forêts de chataigniers à Vizzavona et d'un magnifique paulownia sur une toute petite place, le paulownia de Vizzavona. Il était en fleurs, des grosses fleurs roses, presque mauves. Je n'en avais .jamais vu.

J'ai tellement aimé cet endroit. J'ai pensé que si un jour j'avais des enfants, je reviendrais ici avec eux. C'est la fraîcheur de Vizzavona qui m'avait plu, et puis ce nom je crois, avec 2 "z", un "v" et un "a", et cette sensation d'être au centre du monde, dans un creux. La gare ressemblait exactement à cette photo prise en 1889. On y voit des sapins, mais les chataigniers sont tout près. Nous nous sommes perdus pour trouver l'hôtel qui était à trois ou quatre kilomètres..Je voulais être exemplaire, j'étais épuisée parce qu'on avait marché toute la journée, mais je faisais l'héroïne, mon sac à dos était lourd, j'étais crevée et je souriais vaillamment, pour ne pas faire ma mijaurée.

Premier lilas

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