03/05/2014
Louons le Seigneur
Cet après-midi
Louons le Seigneur: il existe un endroit calme, ravissant, méconnu, délicieux, sans personne, gratuit, à 2 minutes en voiture du parc, 20 minutes à pied, du château de Versailles. C'est le "domaine de Madame Elisabeth", soeur de Louis XVI. ll est délicieusement entretenu-abandonné. C'est le contraire d'un jardin à la française. Les fleurs de carotte et les orties y sont respectées, on peut marcher sur l'herbe, les arbres sont immenses, il y a une charmille, des groseilliers, des rares iris blancs et des soucis, des rosiers, rien d'ostentatoire, et des oiseaux dans les arbres.
Heureusement pas de buvette, pas de salon de thé, pas d'entrée à payer. Un jour tout ça sera gâché. les gens diront: "Ma grand-mère disait qu'autrefois on pouvait y entrer librement, et qu'il n'y avait aucun Mac Do, qu'il y avait beaucoup plus d'arbres et qu'on entendait des oiseaux car elle a connu le temps, où les oiseaux n'avaient pas encore tous disparu (*)".
(*) On me signale que je dis des conneries: les hommes auront disparu avant les oiseaux. On comprend rien à mon style. On est pas marrant.
Madame Elisabeth par Elisabeth Vigée-Lebrun Vigée-Lebrun (née au château de Versailles, elle reçoit en cadeau à 19 ans cette propriété où nous nous promenons maintenant. Elle avait 30 ans quand elle a été guillotinée et que demandant alors la présence d'un prêtre, Fouquier-Tinville, l'"accusateur public", la lui refusa. Un an plus tard il était lui-même guillotiné). Ce tableau est au château de Versailles.
21:49 | Lien permanent | Commentaires (10)
"...Embrasserez-vous la fumée d'un nom qui passe et luit?.." (Paul-Jean Toulet)
A 4 heures je me suis réveillée en sursaut, Louise n'était pas rentrée.
Tout en pleurant d'inquiétude jusqu'à six heures quand la porte s'est ouverte, et que belle comme une princesse elle est rentrée, j'ai pris n'importe quel livre dans la bibliothèque de l'entrée, un livre à toi que je n'avais jamais remarqué (le livre), et c'était Les contrerimes de Paul-Jean Toulet.
Je ne le connaissais que de nom. Ton édition est en folio, et surprise, elle est présentée par Jean-Luc Steinmetz qui a été il y a longtemps mon professeur à la fac, à Rennes, au temps jadis. Les notes et la bibliographie sont aussi de lui, que j'aime beaucoup, et à qui je pense assez souvent, pour qui ne le saurait pas, et cette présentation dont j'aime qu'elle ne soit pas une "introduction" est si belle, si délicate, si bien écrite, un bijou. Il dit par exemple: "...Avec abandon il convient de le lire, sans vouloir augmenter par trop le gain de plaisir qu'il nous procure. On ne dira pas, en l'occurence, qu'il faut se contenter de peu. On préférera voir dans ce peu, une admirable écume..."
J'ai donc lu avec ravissement pour une partie de moi, l'autre partie était si inquiète, la présentation et plusieurs pages.
"Le coucou chante au bois qui dort.
L'aurore est rouge encore.
Et le vieux paon qu'Iris décore
Jette au loin son cri d'or.
Les colombes de ma cousine
Pleurent comme une enfant.
Le dindon roue en s'esclaffant:
Il court à la cuisine".
13:36 | Lien permanent | Commentaires (6)
"Children and garden" et "Wood and garden" (Gertrude Jekyll)
une peinture de Gertrude Jekyll
00:30 | Lien permanent | Commentaires (7)