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28/02/2016

Une promenade dans le parc

Photo-0825.jpgLe carrelage du café près du Grand Canal hier, dans le parc du château de Versailles.

La porte Saint Antoine qui est celle tout près de chez Maman, par laquelle on entre habituellement dans le parc, une porte au fond du parc, que les visiteurs occasionnels ne connaissent pas car elle n'est pas à Versailles mais au Chesnay et le long d'une grande route, le parc est si grand, la porte Saint Antoine donc était fermée ce qui n'arrive jamais. Un panneau indiquait: "mesure vigipirate". Soit. On a fait le tour, on était en voiture, on est entrés en longeant le palace du Grand Trianon. Les moutons étaient là. Nous disons toujours "les moutons de Marie-Antoinette" , non sans ajouter imméidatement "enfin, leurs descendants" avant d'être contredits, mais au fond de nous on reste persuadés que ce sont les siens, qu'ils l'ont connue, qu'elle les a caressés. Si, si.

Comme il était juste deux heures il n'y avait presque personne dans les grandes allées. On s'est enfoncés dans les arbres et on est allés se garer tout près du Grand Canal. Maman a 86 ans, c'est elle qui conduit la voiture, mais elle n'est pas solide longtemps sur ses jambes. Elle me tient maintenant par le bras. Nous avons fait quelques pas au soleil. De plus en plus vite désormais, elle ne peut plus marcher, ça lui fait mal au dos et elle dit "je suis désolée, j'ai les jambes molles". Elle m'a dit "Je t'attends au café". J'ai dit "Mais non, je viens avec toi". On a fait le court chemin inverse, en regardant à droite le château, clair et brillant dans le soleil, puis l'eau du Canal, ridée de vaguelette, et les quelques canards. On a croisé surtout des jeunes japonais, enfin, des japonais de trente-quarante ans, en couple ou en groupe.

Nous sommes déjà allés dans ce café mais dehors, à la terrasse. Cette fois nous entrons à l'intérieur car Maman a peur d'avoir froid. Nous sommes assises à la lisière entre deux salles. Par terre, le carrelage est merveilleux, éclairé par le soleil, un vrai vieux carrelage fleuri.

Derrière le grand comptoir verni, arrondi, se tient un jeune homme très beau, très attirant, qui ressemble à s'y méprendre au Philippe dont j'étais folle au lycée à dix sept ans, le même nez un peu fort, la même mâchoire carrée, les mêmes épaules larges, la même façon de bouger, l'air intelligent et nonchalant. Seule la couleur des yeux diffère. Sous les sourcils broussailleux les yeux ne sont pas bruns mais bleus foncés stupéfiants. Il reste derrière le comptoir, nettoie les verres, sert des cafés, il ne rejoint pas la cohorte des serveurs en noir, d'ailleurs il n'est pas en noir, il porte un improbable grand cardigan de laine grise. Il pourrait être le fils du patron, faire HEC et donner un coup de main le dimanche.

C'est comme les moutons de Marie-Antoinette, je crois que c'est le Philippe de mes 17 ans. Peut-être que je n'avais pas remarqué, mais qu'il avait les yeux bleus? Oui, oui, c'est lui.

Maman prend un café, moi un lait au miel.

Nous sommes assises près d'une fenêtre et dehors il y a ce palmier.

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En sortant du café, Maman reprend mon bras. Elle marche à petits pas. Elle me dit "Jack Lang n'est pas content". Moi: "Ah" et Maman: "Oui il est furieux contre Martine Aubry..." Un silence puis "Qu'est ce qu'elle a dans la tête Qui le sait ?"

Il y avait aussi ce carrelage bleu, noir, et blanc, dans le café.

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Commentaires

Ben dis donc !!!!! flasher sur le garçon en cardigan gris..... tu es une sacrée coquine.

J'adore ce genre de carrelage, je crois que ce sont des carreaux de ciment, ça coute un bras, mais ils sont sans doute anciens.

Une fois, je suis allée à Versailles, et en marchant sur les graviers, je me disait que les rois avaient posé leurs pieds là où je posais les miens..... j'aimerais bien aussi penser que les moutons sont ceux de Marie-Antoinette.

J'aime bien comme tu racontes ce dimanche avec ta maman.

Écrit par : Julie | 29/02/2016

Tendre promenade. Merci Sophie.

Écrit par : sabine | 01/03/2016

Sophie, ton récit est très joli et très tendre
Entoure bien ta maman

Écrit par : jos | 02/03/2016

On aimerait, comme elles l'ont fait pour nous, apprendre à marcher à nos mamans, mais c'est impossible.

Écrit par : la Mère Castor | 02/03/2016

MERCI Sophie de m'avoir donné des nouvelles de votre Maman, je pense souvent à elle, et je lui souhaite la même vieillesse que la mienne......des douleurs, des ennuis, mais toujours UNE BONNE SANTE...sans maladies, et surtout un moral plus porté sur la fantaisie que vers de sombres lectures...et je vous embrasse toutes deux...Il vaut mieux avoir des filles.....quoique il y a aussi des hommes parfaits.......Malyse

Écrit par : meregrand | 03/03/2016

Les commentaires sont fermés.