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08/06/2015

Je suis un footballeur

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Van Gogh

 

 Ce qu'il y a de génial dans le cabinet de radiologie où je suis allée ce matin pour mon genou, c'est qu'il y a des marches et des escaliers partout. Incroyable, non, pour un endroit où arrivent des gens en béquilles, avec des cannes, ou traînant la patte (comme moi). Stupéfiant. Bref plusieurs radios sont prises de mon genou. Puis j'attends que le radiologue (qui ne s'abaisse pas à prendre les photos, lui il délivre seulement sa science) me reçoive. C'est un grand dadais au sourire mécanique et à la chemise rayée. Je l'avais vu une fois pour autre chose. Toujours pressé d'en finir. Enfin il est formel: mon os est parfait, ce n'est pas de l'arthrose, ce n'est pas un rhumatisme. Merde. C'est donc peut-être en effet le ménisque. Voire "un ligament" dit-il. Un ligament? J'ai l'impression d'être un footballeur.Je suis un footballeur.

"Vous verrez bien à l'IRM mercredi" me dit-il avec son faux sourire débile, tout en me serrant la main pour me dire au revoir, on est déjà dans le couloir. Il est tellement pressé que la moitié de sa (très très brève) consultation se passe dans le couloir où il m'a expédiée (j'ai vu que c'était pareil avec le patient précédent). A peine rentrée dans son cabinet, on est déjà dehors. Il te fait pas asseoir, il est debout devant les radios agrandies sur le mur, il dit deux mots d'un air excédé et t'a déjà poussée dehors. Je pense qu'il déteste les patients. Son rêve: ne plus les voir. Donner les résultats par internet. Et en effet ça serait pareil. Sauf qu'il ne pourrait plus gagner sa vie. Evidemment.

Il est 9h45, je pars travailler. Il est midi moins vingt quand j'arrive au boulot. L'ascenseur est en panne ! Bon, pas question de rentrer à la maison après ce trajet. Je monte à pied les 7 étages en serrant les dents. Mon genou crie "aïe, aïe, aïe". Sainte Fifa priez pour moi.

Croyez-vous  alors que je trouve calme et repos au boulot? Bien sûr que non. Tout est sens dessus dessous. Et d'abord et et n'est pas de sa faute, je ne lui en veux pas -mais quand même- la dame qui fait le ménage a jeté la petite bouture de fuschia qui était sur mon bureau dans un gobelet en carton. J'aurais dû écrire dessus "Ne pas jeter", tant pis pour moi. Et puis d'autres choses se passent, que je ne peux pas raconter. Mais c'est croquignolet.

A la cantine - 7 étages encore- l'escalope de dinde me lève le coeur. Je voue une haine soudaine aux escalopes de dinde. Je mange le riz, un yaourt abricot, une salade de fruits. Moi qui aimais la cantine, et qui la défendais toujours, je ne la supporte plus. Deviens-je aigrie? Pour une escalope de dinde? Ce serait bien minable de ma part. Le signe de mon aigritude.

L'après-midi je travaille dur, comme toujurs. J'organise l"Euro 2016, n'oubliez pas.

Un petit coup de fil de Valls "ça va usted tes ligaments?", me demande l'ibère. (Je réalise qu'à part la taille, physiquement c'est le portrait craché du radiologue. Moralement aussi. Il n'écoute pas ma réponse, il s'en bat l'oeil. Et comme le radiologue, il croit que ça ne se voit pas !)

Quand je pars, l'ascenseur n'est pas réparé.

Quand j'arrive à la gare Saint Lazare il n'y a plus de train. Le haut-parleur très dissuasif dit que le trafic est interrompu, qu'il n'y a pas d'espoir, et  suggère de prendre un spoutnik, un tapis volant, ce qu'on veut, mais pas la peine de compter sur un train. Malgré cela, comme tout le monde je ne bouge pas, j'y suis j'y reste, on est agglutinés à attendre. J'entends les plaintes "C'est pas vrai.", "Ils le font exprès", "Tous les jours ya une couille"...J'engouffre un paquet de figolu. Il faut ça pour tenir debout trois quarts d'heure dans la foule avec mon genou qui gueule, alors que ça sert à rien de gueuler.; ça va pas faire venir plus vite le train je lui dis.  Mais allez faire entendre raison à un genou de footballeur, vous m'en direz des nouvelles.

Quand j'arrive enfin à la maison, - je suis partie du boulot depuis deux heures et demi je pleure. De joie.

 

 

 

 

 

Commentaires

Je pense souvent à ça, que c'est aberrant qu'un médecin ou un quiné s' installe à l'étage sans ascenseur ! Bon courage pour la suite, ma Sophie !

Écrit par : sabine | 08/06/2015

Oui c'est dingue !

Écrit par : Sophie | 10/06/2015

Mais c'est cauchemardesque cette journée!

Écrit par : Fanfan | 08/06/2015

Ya pire !!!!!!!!

Écrit par : Sophie | 10/06/2015

Fanfan a raison , c'est un cauchemar éveillé ! (quand j'ai fait le 1er commentaire, il n'y avait qu'un paragraphe à ce billet)

Écrit par : sabine | 08/06/2015

Oui au début c'était un billet court, et puis c'est si génial de parler de soi !!!

Écrit par : Sophie | 10/06/2015

Un cauchemar ! Si tu étais footballeur, le radiologue aurait été aimable, à la limite de l'obséquiosité. Tu ne serais pas allée au boulot, on aurait fait l'autre examen dans la foulée de la radio, on t'aurait emmenée en taxi de luxe.....

Dans ma déjà longue vie, j'ai constaté que les radiologues sont presque toujours pressés, n'en ayant rien à faire des gens, et parfois franchement désagréables. Ils gagnent des fortunes (je le sais, une personne que je connais à un gendre radiologue).

Je n'en ai connu qu'un qui était gentil, chaleureux et humain, un Africain, mais il a arrêté de travailler et il est parti avec son fils médecin pour aller fonder un hôpital en Afrique.

Je pense bien à toi, ce n'est pas une formule toute faite, je t'assure.

Écrit par : Julie | 09/06/2015

Merci beaucoup Julie.
Et en plus tu as remarqué, ils ont souvent des chemises rayées (les radiologues). C'est sans doute à cause des rayons...Rayons...rayés !

Écrit par : Sophie | 10/06/2015

bonsoir Sophie, je te souhaite un bon courage dans ta suite d'ennuis de santé
quand tu racontes pour le medecin, je l'ai hélas souvent testé et cela est vraiment triste , lorsque l'on a un souci nous cherchons des paroles rassurantes et ce n'est pas ce que l'on trouve....j'en ai fait une énième fois l'amère expérience...
je t'embrasse et les fidèles commentatrices de ton blog, merci pour ces bons moments...(pas toujours pour toi!!! mais un jour ou l'autre nous sommes fragilisées)
mille bises

Écrit par : jos | 09/06/2015

Merci Jos, je t'embrasse !

Écrit par : Sophie | 10/06/2015

Les commentaires sont fermés.