UA-122527695-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

31/05/2013

Inutile contre le chômage et terrible pour chaque salarié

momisa-1915.jpg

Bonnard

 

La loi est donc passée, à l'Assemblée puis au Sénat. Tout en restant incertaine sur beaucoup de points qui attendent les décrets d'application, car sans doute formulée avec les décrets elle aurait été encore plus terrible, mais ça ne change rien au résultat. Ainsi: tout ce qui est flou est renvoyé aux négociations dans l'entreprise. Là où les syndicats sont forts il y aura , au prix de l'énergie de ces syndicalistes et de leur vie professionnelle, des garde-fous (très relatifs). Là où ils sont faibles, retournables, ou n'existent pas , ce sera tant pis pour les salariés. La loi renforce donc en un sens la pression sur, et le pouvoir des, syndicalistes, faisant du simple salarié un enfant devant être "protégé" par eux, et non pas une personne soumise au code du travail commun pour tous. Gravissime je trouve.

Donc la loi qui porte le nom du contraire de ce qu'elle est: "sécurisation professionnelle" alors qu'il s'agit de l'inverse, la voilà, faite selon les souhaits des employeurs;

- possibilité de baisser le salaire et augmenter le temps de travail (sans que soit en plus définie jusqu'où la baisse peut s'exercer! Voir paragraphe ci-dessus, ça fera partie des "négociations" le dos au mur et à la mords moi le noeud) soi-disant pendant deux ans seulement, si la conjoncture s'améliore (elle prend le chemin de s'améliorer à votre avis? et vous avez déjà vu un employeur augmenter soudain les salaires?)

- possibilité de déplacer les salariés et s'ils refusent, hop, licenciement. Excellent moyen de se séparer des rebelles, des vieux, des fatigués, des faibles, des non corvéables à merci, de tous ceux qu'on veut, quoi.( Tu es caissière  dans un carrefour à tel endroit, tu tiens tête à ta direction, hop je te ré-organise le rayon papeterie, va voir au carrefour à l'autre bout du département si j'y suis) Sous prétexte de réorganisation. D'ailleurs, il n'y aura pas besoin de le faire, la simple menace de le faire suffira.

 

Pour les soi-disant  contreparties: rien. Enfin, cela:

- En principe le droit d'avoir un contrat d'au moins 24 heures par semaine, mais c'est faux, les dérogations sont multiples, et la plus forte existe dans la loi: celle que le salarié accepte de faire moins!!!

- Un droit à la formation transférable d'une entreprise à l'autre, mais qui existait déjà, sous la forme du DIF.

- Une mutuelle (enfin pas gratuite hein) mais en ...2016

 

Et à part ça:

- moins de droits pour les CHSCT

- moins de droits pour le salarié qui recourt aux prudhommes

- beaucoup moins de droits, en cas de "plan de sauvegarde de l'emploi" si l'entreprise veut fermer.

 

Mais vous pouvez vous marier avec quelqu'un du même sexe, c'est chouette quoi.

 

 

Commentaires

Le plus triste de tout c'est que des centaines de milliers de gens se sont mobilisés contre une loi qui ne leur retire rien, mais que personne ne bouge un cil contre ce véritable attentat envers les travailleurs.

Écrit par : Julie des Hauts | 31/05/2013

Oui. Et le PC se tait aussi à cause des prochaines municipales. C'est dégoûtant comme dit Sabine.

Écrit par : Sophie | 31/05/2013

je n'ai rien à dire si ce n'est que je suis dégoutée

Écrit par : sabine | 31/05/2013

Moi aussi. Et révoltée.

Écrit par : Sophie | 31/05/2013

Merci. Je ne suis pas sur que le bordel "mariage pour tous" ait été souhaité par Hollande pour masquer cela, cependant. Même si dans les faits cela l'a bien servi, c'est certain.
Mais cette loi puante n'est pas seulement passée parce que la CGT l'a relativement bouclée pour que le PC sorte pas trop esquinté des municipales...
Le problème de fond c'est que le combat idéologique est en train d'être perdu, qu'il devient impossible de mobiliser et les syndicats (et même peut-être ces crevures de la CFDT) en sont réduits à tenter de sauver un peu les apparences en espérant des jours meilleurs qui ne viendront sans doute pas.
Je ne dis pas qu'il n'y a pas eu trahison, mais à mon avis elle remonte à plus loin que ce que nous découvrons avec cette loi, beaucoup plus loin.

Écrit par : tanguy | 31/05/2013

Bah "crevures de la CFDT" je ne suis pas d'accord, même si je ne partage pas leurs positions; car dans ce cas on pourrait dire aussi "crevures de la CGT" -pour d'autres raisons, mais pas si éloignées non plus (apparatchiks, etc, et d'autres choses) et ce vocabulaire alimente l'anti -syndicalisme, ce qui n'est pas nécessaire ! Toujours distinguer le "sommet" de la base. Par répugnance pour le PC il y a des gens"très bien" à la CFDT et vice versa. Je ne suis pas d'accord non plus sur le "combat idéologique perdu"...Pour la "trahison", ah si je persiste. Rien n'obligeait à faire cette loi, rien.

Écrit par : Sophie | 02/06/2013

il y a 10 ans lorsque je travaillais encore et que l'on me licenciait, pas pour faute oh non, ni économique, mais parce que j'avais 55 ans, que je ne courais pas vite ou pas, que l'on voulait nous déplacer dans les autres établissements de la société, pour ne pas que l'on s'habitue...eh bien je vois que nous n'avons pas beaucoup avancé ! je ne suis pas allée aux prudhommes car mon DRH y siégeait...depuis lui aussi est parti ailleurs...et moi licenciée pour inaptitude..à quoi ? faut bien trouver une raison...à mes hanches parce qu'elles ne s'exprimaient pas ; ah, cette vie pour les travailleurs ; 10 ans après j'y pense encore mais je pense surtout à ces gens qui se retrouvent sans emploi à un âge ..que l'on dit avancé
ma fille vient de retrouver un emploi de journaliste après avoir eu 2 petits, eh bien elle travaille tous les jours pour faire ses preuves malgré son expérience, c'est dur

Écrit par : jos | 01/06/2013

Oui aux prudhommes ton DRH siégeait mais il y avait aussi des syndicalistes puisque c'est un organisme paritaire, et les rencontrer aurait peut-être permis qu'au moins ce qui t'était dû te soit payé, puisque si j'ai bien compris ce que tu disais dans un commentaire il y a quelque temp, l'ignominie a été poussée jusqu'à ne pas te régler la somme due une fois qu'ils t'ont fait partir. Je suis contente que ta fille ait retrouvé un travail qui je l'espère lui plait, même si c'est dur.

Écrit par : Sophie | 02/06/2013

Bravo pour ta fille, journaliste, c'est un très beau métier, pas facile certainement, mais rien n'est facile de nos jours.

Mon fils et ma belle-fille travaillent tous les deux dans un très grand cabinet d'audit, de conseil et autre, ils ont des journées de travail hallucinantes, des déplacements lointaine et fréquents, ils ont un petit garçon de quatre ans et je me demande comment ils feront quand le deuxième enfant sera là.

Écrit par : Julie des Hauts | 01/06/2013

Julie, ne t'inquiète pas, c'est mieux pour des enfants d'avoir des parents passionnés par leur travail que des parents perdus et au chômage, petite bileuse!

Écrit par : Sophie | 02/06/2013

Jos, Julie, Sophie, Tanguy....je suis de coeur avec vous tous... Tout cequi se passe autour de moi me révolte...je suis pourtant ancienne épouse de patron...j'ai bien connu tous les problèmes, mais c'est déjà loin. Mais je me souviens très bien que pendant les mauvais jours de 1968 et ensuite, mon epoux-patron, n'a jamais eu une seule grève...il savait entendre les bruits...et en tenait compte, il augmentait ses nombreux employés et ouvriers avant les revendications. Tout ça c'est loin...son Entreprise a fait faillite en 1970...il s'est "recyclé" en qualité d'Expêrt en batiment...M.L.

Écrit par : meregrand | 01/06/2013

Ah Mèregrand quel patron de rêve: augmenter les salaires avant la grève, voilà qui est parfait!!!!!! (Sinon, vous devinez que je n'ai pas le même jugement que vous sur mai 68 !) Je vous embrasse. Passez un bon dimanche (peut-être sur votre terrasse fleurie?)

Écrit par : Sophie | 02/06/2013

Mai 1968, je me souviens d'un grand soleil, d'un bazar pas possible, de gens qui se parlaient dans les rues, d'une sorte de bonheur collectif, mêlé d'un peu d'inquiétude, un moment unique, jamais revécu depuis. J'étais à la fois enthousiaste et inquiète (on ne se refait pas). Et puis, rien ou presque. On a grignoté peu à peu les avantages octroyés suite aux grèves. En juillet 1968, nous avons acheté notre première télévision, elle avait dû être fabriquée pendant les grèves, car elle était tout le temps en panne.

Écrit par : Julie des Hauts | 02/06/2013

Merveilleux commentaire qui me réchauffe le coeur.

Écrit par : Sophie | 02/06/2013

Les commentaires sont fermés.