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19/05/2013

1871: Les prussiens en France, Victor Hugo à l'Assemblée, Verlaine qui a soutenu la Commune rencontre Rimbaud en septembre, Proust est né en juillet, la Commune est finie

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Les soldats prussiens à Strasbourg en 1871

 

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le 18 janvier 1871 Guillaume 1er proclame l'empire allemand dans la galerie des glaces à Versailles (c'est un tableau d'Anton Von Verner)


Le 1er mars 1871 les Prussiens défilent à Paris en deuil, les statues sont voilées de noir, Victor Hugo intervient à l'Assemblée:

 

Victor Hugo
Discours à l'Assemblée nationale (1848-1871)

Séance du 1er mars 1871

 

Présidence de M. Jules Grévy

[...]

 

M. le président. La parole est à M. Victor Hugo. (Mouvement d'attention.)

M. Victor Hugo. L'empire a commis deux parricides : le meurtre de la République en 1851, le meurtre de la France en 1871. Pendant dix-neuf ans, nous avons subi, — pas en silence...

Plusieurs voix. Plus haut ! On n'entend pas !

M. Victor Hugo. Je prie l'Assemblée de me permettre de lui faire observer que si ma voix est faible, ce n'est pas ma faute. Si elle peut m'accorder un peu d'attention, je lui en serai reconnaissant. (Parlez ! Parlez !)

Pendant dix-neuf ans, nous avons dû subir — pas en silence — l'éloge officiel et public de l'affreux régime tombé ; mais, au milieu des douleurs de cette discussion poignante, une stupeur nous était réservée, c'était d'entendre ici, devant cette Assemblée, bégayer la défense de l'empire, devant le corps agonisant de la France assassinée. (Mouvement.)

Je ne prolongerai pas cet incident, qui est clos, et je me borne à constater l'unanimité de l'Assemblée...

Quelques voix. Moins cinq !

M. Victor Hugo. Messieurs, Paris en ce moment est sous le canon prussien; rien n'est terminé, et Paris attend. Et nous ses représentants, qui avons pendant cinq mois vécu de la même vie que lui, nous avons le devoir de vous apporter sa pensée.

Paris, depuis cinq mois, Paris combattant fait l'étonnement du monde ; Paris, en cinq mois de République, a conquis plus d'honneur qu'il n'en avait perdu en dix-neuf ans d'empire. (Bravo ! bravo !)

Ces cinq mois de République ont été cinq mois d'héroïsme. Paris a fait face à toute l'Allemagne; une ville a tenu en échec une invasion, dix peuples coalisés. Ce flot des hommes du Nord, qui, plusieurs fois déjà, a submergé la civilisation, Paris a combattu cela : 300 000 pères de famille se sont improvisés soldats. Ce grand peuple parisien a créé des bataiIlons, fondu des canons, élevé des barricades, creusé des mines, multiplié ses forteresses, garde son rempart et il a eu faim, et il a eu froid ; et de même qu'il a eu tous les courages, il a eu toutes les souffrances. Les énumérer n'est pas inutile, l'histoire écoute.

Plus de bois, plus de charbon, plus de gaz, plus de feu, plus de pain ! Un hiver horrible, la Seine charriant 15 degrés de glace ; la famine, le typhus, les épidémies, la dévastation, la mitraille, le bombardement. Paris, à l'heure qu'il est, est cloué sur sa croix et saigne aux quatre membres.

Eh bien, cette ville, qu'aucune n'égale dans l'histoire, cette ville majestueuse comme Rome et stoïque comme Sparte, cette ville, que les Prussiens peuvent souiller, mais qu'ils n'ont pas prise... (Très bien ! très bien !), Paris nous a donné un mandat qui aurait son péril et qui ajoute à sa gloire, c'est de voter contre le démembrement de la patrie... (Bravos sur plusieurs bancs de la gauche). Paris a accepté pour lui les mutilations, mais il n'en veut pas pour la France.

Paris se résigne à sa mort, mais non à notre déshonneur... (Très bien ! très bien !), et, chose digne de remarque, c'est pour l'Europe, même temps que pour la France que Paris nous donne le mandat d'élever la voix.

Nous avons une double mission à remplir, qui est aussi la vôtre : relever la France, avertir l'Europe...."



(on peut lire la suite sur le site de l'Assemblée Nationale)

 

 

Commentaires

Tu me réconcilies avec l'Histoire

Écrit par : Fanfan | 19/05/2013

Oh Fanfan, quel compliment, la vache !

Écrit par : Sophie | 20/05/2013

Victor Hugo à l'assemblée, on rêve.

Écrit par : Julie des Hauts | 19/05/2013

quelle c.......les guerres, hommage tout de même à Hugo, dont j'ai vu les tombes de sa famille à Villequier
J'ai râté mon bac la première fois à cause de la guerre de 1870-71...je m'en souviens (pas de la guerre mais du 3/20, j'avais révisé pourtant..)

Écrit par : jos | 19/05/2013

Les commentaires sont fermés.