25/12/2012
Solitude
Une lettre de Malraux le 3 mai 1971 (à Mr Jean-Claude Andro):
" Cher Monsieur,
Je crois comprendre ce que vous dites de la solitude---mais il n'y a malheureusement pas de réponse. L'audience est une loterie: Tolstoï gagne très tôt, Dostoïevski, lorsqu'il va mourir. Ecrire, c'est écrire seul, dans la solitude comme dans l'illusion du contraire. Si vous liez votre talent à votre audience immédiate, vous deviendrez enragé. Alexandre Dumas, comblé, mais pas si bête, a dit à Victor Hugo:" Nous rencontrons tous la solitude; au début, au milieu, à la fin, ou après. Mais si nous n'écrivions pas?"
Personne n'aide personne sur l'essentiel. Pourtant il est parfois bon de savoir que l'on n'est un écrivain (quoi qu'il en semble) que contre tout; et qu'un écrivain qui s'exprime n'est jamais si seul qu'il le croit".
je lis ça dans "Lettres choisies 1920-1976" de Malraux qui vient de paraïtre chez Gallimard.
23:01 | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
si nous n'écrivons pas, ne serait ce que de petites choses, nous sommes seuls à partager nos sentiments, nos pensées, nos ressentis, même si personne ne nous lit nous nous sentons libéré, c'est ce que ressent ma petite personne, un texto, un souvenir dans un cahier......
je ne suis pas Malraux, le mal être nous touche tour à tour à un certain moment, tu as fait une belle analyse
Écrit par : jos | 26/12/2012
Les commentaires sont fermés.