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29/06/2017

Le souvenir intact

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28/06/2017

Un RV

J'avais un RV à 14h30. Un RV très romantique. Dans une agence *** pour l'assurance de la voiture de Vladimir (actuellement australien). Faut que je vous dise: j'ai pris sur moi pour aller à Paris, vu que je suis en arrêt-maladie depuis deux jours. Vu que j'ai trop mal aux jambes. Ouin ouin. Mais que ne ferais-je pas pour Vladimir je vous le demande. Bref. je vous passe les détails de l'affaire, c'est assez peu intéressant. Pour faire court, son assurance n'est plus en règle, mais dépend bien de cette compagnie, et je veux qu'elle le soit quand il va rentrer quelques semaines bientôt, avant de repartir. J'avais appelé la semaine dernière, j'étais tombée sur une nana charmante qui m'avait bien expliqué les papiers nécessaires, puisque les démarches sont impossibles par internet (tu peux demander des fiches d'état civil, faire des virements bancaires, et mille autres choses par internet en scannant les pièces demandées, mais à la *** visiblement, c'est encore le XIXème siècle, soit, déplaçons-nous) et qui m'avait fixé RV hier après mon travail. Mais hier pas la force, donc j'avais déplacé le RV.

Ok ok, j'arrive. Paris est moite et gris et plein de monde car c'est le premier jour des soldes. Il est 14 h20, je pousse la porte de l'agence. J'ai un pressentiment immédiat: ça va mal se passer !

Devant moi un accueil, sans personne. Un registre sur la banque d'accueil avec la pancarte "Inscrivez-vous si vous n'avez pas de RV". J'en ai un, je n'écris rien. Je m'asseois. Il y a une sale atmosphère comme si tout était grave, comme si J'ETAIS COUPABLE. Un gars la cinquantaine l'air angoissé en complet veston attend aussi. Un type de l'agence surgit. "Vous avez RV ?" Je dis oui, je donne mon nom. pas un sourire, pas un bonjour, pas un mot. Il me tourne le dos et je vois qu'il descend par un escalier très raide, mais alors vraiment très raide derrière moi -merde il va falloir qu'on descende par là ? râlent mes jambes- et je l'entends parler à un collègue, ou plutôt je l'entends répondre: "non non t'inquiète pas, oui oui, deux heures et demie, non non ça va, oui je te dis c'est bon", des trucs comme ça. C'est lugubre.

A 29, un autre type arrive, pas un sourire, une tête d'enterrement, ça a l'air d'être la grosse corvée d'avoir RV avec moi. Il a un étrange polo jaune citron, vif, très vif. Mais lui ne l'est pas. Il semble épuisé et excédé. Il me serre la main en soupirant. Et je ne sais pas pourquoi ça m'échappe, je dis "j'allais dire bonjour docteur". (Quand je suis mal, des fois j'essaie de faire la maligne, c'est le stress). Il ne rit pas du tout, il me fait peur. On s'approche de son bureau, il s'asseoit, ne me dit pas de m'asseoir. Ce que je fais quand même. Mais la configuration des lieux est tellement bizarre que je suis obligatoirement assise en biais de façon très étrange. Il soulève nerveusement le bas de son polo comme pour s'aérer, trouver un peu de fraîcheur. Il est extrêmement hostile.

Il me fait re-expliquer toute mon histoire comme si j'étais au commissariat. Putain, je veux juste assurer cette bagnole qui avant était assurée au nom de mon ex beau-père et dont Vladi a hérité après la mort de son grand-père, et cela suite à la nouvelle carte grise de Vladi (je vous l'avais dit que c'était inintéressant). J'ai tous les papiers, actes du notaire, livret de famille, carte grise, j'en passe et des meilleures. Et c'est moi qui vais payer. Mais non, ça va pas. Il tripote encore le bas de son polo. Il dit que ce n'est pas possible. Je mets dix minutes je vous jure à lui arracher pourquoi à son avis ce n'est pas possible. Il consent à me le dire mais je dois insister énormément. Il faut dit-il enfin que Vladi soit là. J'évoque une procuration. Niet. Il veut Vladi. Je cède, bien obligée, mais stupéfaite de son attitude -en voilà un qui n'est pas commercial pour le coup !-  et demande un RV pour Vladi dès son retour.

Et là, c'est pire que si c'était un ophtalmo. Il me propose le 27 juillet (Vladi rentre le 10). Je dis "Dans AUCUNE agence de Paris un RV n'est possible avant le 27 juillet ???". Il secoue le bas de son polo, il secoue la tête, il me regarde avec haine.

Ok. Je me lève. il reste assis. Je sors.

Je rentre à la maison avec une taie d'oreiller. En solde. (J'ai une vie palpitante.)

 

 

Rouges !

IMG_20170628_175518.jpgPhoto: L.