L'étal perdu au milieu de rien

J'ai pris cette photo ce soir au moment de descendre dans le métro. L'éblouissante beauté de ces couleurs dans le soir tombé...Cette simplicité...Les fruits et les légumes de la Création....

Sur le trottoir en face, devant le  kiosque à journaux, un client âgé, un habitué,  se plaint au gars qui tient le kiosque"Vous voulez que je vous dise ? Ici dans dix ans c'est plus la France, c'est la Mohammedie". Il lui parle en oubliant complètement que le marchand de journaux  est tunisien je crois. (et géomètre, il me l'a dit à l'époque où il m'avait passé un savon parce que le billet que je lui tendais était chiffonné)

Plein de choses m'insupportent dans ce quartier - mais pas plus qu'ailleurs et peut-être moins.

Mais cet étal, ce tout petit étal, perdu au milieu de rien, au milieu de tout, égaré, et sous la pluie qui tombait doucement c'était beau et simple, comme la surprise de retomber amoureux.

 

Des éditions

1941: parution des oeuvres poétiques de  Péguy dans La Pléiade (tirage:10 000 exemplaires ). Nouvelle édition en 1948. 3ème édition en 2014.

Le ciel rose et bleu

 Ce soir en sortant du travail, le ciel était comme ça, rose et bleu, d'une beauté inouïe.  Aussi beau que la ville est sombre et les sourires rares et la tension certaine. D'ailleurs beaucoup de gens s'accrochent, manquent de patience. Et quand dans le métro quelqu'un dit sérieusement en parlant de la kamikaze de Saint-Denis "Une femme s'est fait sauter", c'est à peine si on rit.