Une journée éprouvante

La tristesse m'étreint tellement ce soir que je ne peux pas ne pas l'écrire, mais que je ne veux pas l'illustrer tristement. Aussi ce sont les (poussiéreux) petits ours bruns, plongés dans le code du travail (!) qui me disent "allez, demain ça ira mieux", et puis les fleurs aussi, le  bouquet de la photo, qui date de dix jours, -un autre bouquet lui a succédé qu'on ne voit pas ici- des petites roses blanches achetées chez Carrefour 5 € 90, et des gerberas d'un rouge sublime, offerts par Louise. Pourtant le cimetière de Bagneux était magnifique. D'ailleurs, mourir à cette époque, je réalise que c'est l'assurance d'être enterré dans un cimetière merveilleusement fleuri: les tombes viennent juste d'être fleuries pour la Toussaint et donnent une image "idéale", un peu comme dans un film quand le décorateur exagère, enjolive la réalité. Les tombes étaient donc toutes chrysanthémées, tandis que les arbres rouges, jaunes, étaient magnifiques. De temps en temps, une feuille tombait dans un mouvement gracieux, vraiment ravissant. Je ne connais pas de mouvement aussi charmant qu'une feuille qui tombe en tourbillonnant doucement.

On a jeté des roses rouges dans la fosse, ce moment horrible. Puis les jeunes marbriers ont scellé la tombe. Ensuite on a commandé des pizzas. Puis repris le métro, et le train.

J'ai envie de pleurer, sans y arriver.