03/05/2016
La traversée
photo: T.
Non, non, je n'ai pas fini de raconter ce voyage en Corse, mais raconter dans l'ordre, ça me barbe ! Donc, voilà la traversée. D'abord, j'aime ce mot. La traversée. Traverser. N'est ce pas un mot magnifique? Bon, il est 19h et on cherche notre cabine dans les coursives (qui ont un air de Fleury-Mérogis). Je pense forcément à mon père, aux échelles de coupée, aux quarts la nuit, à ses traversées, à celles de mon grand-père, aux étoiles la nuit pendant les traversées, aux gros temps, aux naufrages. Avez-vous remarqué que les ferries ont toujours des moquettes bariolées particulièrement inimaginables? Des moquettes à vomir. Ce n'est pas le mal de mer qu'on risque, mais le mal de moquette. Donc voilà notre cabine. Merde, elle n'a pas de hublot. Mais elle est grande. Enfin, relativement. Il y a 4 couchettes. Le professeur Ronchon pense que 2 inconnus vont nous rejoindre (wow !). Moi je suis sûre que non. Encore heureux. Sinon ? Sinon il y a une douche, un placard, des toilettes, des serviettes de toilette. Dingue, non ?
L'absence de hublot me déplait fortement mais je préfère pas de hublot et personne avec nous qu'un hublot et des serial killer sur les couchettes du haut. On monte sur le pont. On est toujours à quai, à Ajaccio. On descend alors au bar. Mais il est charmant ce bar ! Très cosy, en velours bleu gris, avec des fauteuils profonds, des petits canapés, des grandes baies vitrées. J'ai une soudaine envie de mojito ! Si je fumais, j'aurais envie d'un porte-cigarettes. Mais le gars du bar est désolé: "Pas de mojito. On n'a plus de menthe". Qu'à cela ne tienne. Je regarde la carte et je choisis un "Corsica beach". On ne se refuse rien. Tiens j'ai envie de boire toute la nuit. (Vous savez pourquoi je ne bois presque jamais? Parce que sinon, je boirais tout le temps).
Plus tard, au resto, le sosie de François Hollande m' a servi une pizza bof bof, et Tanguy des pâtes "à la con", soi-disant. C'était pas grave, c'est pas tous les jours que François Hollande nous sert à table !
Et la mer? Archi-plate. Pendant douze heures, archi -plate.On se serait cru sur un lac. Dans les haut-parleurs, le commandant (le stagiaire de service) a sussuré "les conditions de traversée sont excellentes".
Il était l'heure qu'on se couche (dans les draps fins. Je pensais que ça serait plus rustique). Et on a bien dormi.
A 6h et demi on était debout et déjà très proches de la côte. Marseille s'est rapprochée, rapprochée, et à 7 heures on débarquait. Le professeur Ronchon, qui n'a pas encore beaucoup vécu, allait découvrir Marseille.
La suite comme on dit, au prochain numéro.
20:56 | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Je te l'avais dit que la nourriture sur les ferries était pas terrible ! Enfin, être servis par François Hollande, ça vaut le sacrifice.
Écrit par : sabine | 04/05/2016
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