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05/09/2014

Quel crime ?

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4401399280020.jpgQuel crime? Mais quel crime a-t-elle fait Valérie Trierwiller en écrivant ce livre? Je l'ai lu hier et je n'y vois rien qui puisse déchaîner tous ces commentaires de haine, toutes ces réactions de dégoût. (Certains disent même "Une attaque contre l'esprit civique, une menace contre les institutions" !!!!!!!!!!!!!!!)

Elle peint -et  c'est pas mal écrit, simple et  pas emberlificoté-  un homme qui aime deux et peut-être trois femmes - banal-: la mère de ses enfants, à qui elle rend plusieurs fois hommage et qui lui en voulait (elle ne dévoile absolument rien sur Ségolène Royal), elle, Valérie Trierwiller qui était mariée et heureuse quand Hollande lui a fait une cour acharnée -elle dit sa gaité et parle avec amour de son mari comme de quelqu'un de sombre, et on comprend très bien pourquoi elle est finalement tombée amoureuse de cet homme, à un moment où il était à terre politiquement, et sans doute Julie Gayet (avec qui elle n'est pas tendre).

Et elle ? Elle se peint comme une femme folle de douleur de voir l'amour fou qu'il avait pour elle, se déliter car en fait il n'a plus le temps, il n'a plus de temps pour elle, il n'a plus de temps pour lui. Elle décrit bien la persistance de l'amour qu'on peut avoir pour un homme qui ne vous regarde plus. Dans tout ça il y a les enfants, les siens à lui qui ne veulent pas la voir, les siens à elle avec qui ce n'est pas simple non plus.

Bon. Elle l'aime mais il n'est pas gentil publiquement. Elle me touche quand elle écrit "Je le suis dans les cérémonies comme un caniche". Il lui ment. Il ne sait pas comment faire. Et qui sait comment faire?

Elle parle d'elle avec justesse et elle est drôle: elle sait très bien qu'elle offrait aux photographes un visage crispé. Elle parle d'elle à plusieurs reprises en disant "la renfrognée".

Elle ne raconte rien d'impudique, rien qu'on ignorait, aucun secret. Elle dit les malentendus, les mensonges qui déclenchent les complications, elle se rend compte de ce qu'a du éprouver Ségolène Royal, elle aime encore Hollande et ne l'aime plus, elle n'a plus confiance en lui. Elle dit surtout qu'il veut la revoir, qu'il lui écrit, qu'il ne veut pas la perdre, et c'est si plausible.

Elle avait envie d'écrire son histoire, je la comprends tellement, elle a envie aussi de gagner de l'argent avec - et peut-on le lui reprocher?

Bref elle parle d'amour, de mariage, d'enfants, d'argent, de vacances, de famille, voilà c'est tout.

Ainsi quand Marcela Iacub raconte il y a quelques mois sa brève liaison avec Dominique Strauss Khan, tout le monde l'insulte en disant que c'est lamentable, ce sexe, tout ça. Le livre de Valérie Trierwiller  est tellement plus "mémère" (j'adore les Iacub et j'adore les mémères et j'adore Loana et Nabila) mais ça ne va toujours pas. Moi ce que je vois, c'est qu'aux yeux de beaucoup, quand une femme écrit, ça ne va jamais!

Je vois qu'elle aurait dû se taire, ne pas écrire, qu'écrire ces pages somme toute souvent à l'eau de rose, est un crime. Et ça me fait bien rire.

Brûlez-les toutes, toutes des sorcières !

 

NB 1: pour information, je me suis déjà engueulée avec plusieurs personnes très proches de mon entourage à ce sujet ! Alors vous pouvez y aller !

NB2: le côté "lutte des classes" est très bien vu aussi entre elle et lui, et ses remarques politiques à elle sur Valls, Le Foll, etc, me paraissent particulièrement justes !

 

 

 

Commentaires

Chère Sophie,

J'ai lu en diagonale cet ouvrage, je vous rejoins, c'est assez inoffensif, un regard de midinette sur la politique (elle utilise souvent l'adjectif "excité" comme une gamine), quelques rares passages émouvant sur le refus de voir ce qui crève les yeux, un peu de haine mesquine à l'égard de la rivale, beaucoup d'emphase ridicule sur l'amour fou et la blessure.

Sur le fameux communiqué de rupture, ça confirme ce que je disais à l'époque, elle ne lui a pas laissé le choix, a voulu se poser en victime et tout le monde s'est précipité un peu facilement la dedans: "répudiation", etc. Un non sens total. Ce qu'on voit bien c'est que voleter autour des hautes sphères politiques l'excitait et qu'elle y a perdu quelques plumes...

Le bouquin dessine en creux la personnalité de F. Hollande, froid tacticien. Ca ne m'apprend rien et tout le monde comment à le comprendre du reste.

Bon, pas de quoi en faire un scandale, ni de quoi faire de Mme Trierweller un héros et encore moins un opposant politique. C'est évidemment mal écrit mais je pense que Valérie Trierweller n'y est pas pour grand chose.

Par contre je ne comprends pas pourquoi vous trouvez ça normal qu'elle veuille se faire de l'argent avec ça ? Un substitut au pouvoir perdu ? A l'amour perdu ?

Dernière chose : c'est assez amusant les fulgurances de l'inconscient de Mme Trierweller quand elle parle de la clef qu'elle veut garder en main. Enfin pour quelqu'un qui trouver "L'Etranger" amusant...

En tout cas si ça vous a distrait c'est très bien. Au moins ça n'a pas de prétention littéraire au contraire des 600 débilités prétentieuses et parfois peut-être encore plus mal écrites que va vomir la rentrée littéraire.

Je vous embrasse,
Tanguy, (tout en mesure, comme à l'accoutumée...)

Écrit par : tanguy | 05/09/2014

L'argent? Mais tout le monde a besoin d'argent ! Ce n'est pas un substitut ! Les gens qui écrivent sont très contents de gagner de l'argent avec leurs livres. C'est + propre que par exemple vendre des armes ! Quant aux "fulgurances de l'inconscient" oui ok le passage de la clé.... Mais en même temps pas besoin d'être Freud ! Il s'agit de la clé de son appartement et c'est vital pour elle symboliquement de la "récupérer".
"L'emphase ridicule sur l'amour et la blessure"? L'amour étant assez ridicule en soi, c'est logique !!!
Et être "excité de voleter dans les hautes sphères politiques", qui ne le serait ?!!!! Moi je trouve qu'avec ses airs renfrognés comme elle dit, elle était bien plus sympathique qu'une autre qui aurait joué les stars rayonnantes ! J'aime bien les gens qui ne sourient pas sur les photos !!!!
(Merci pour votre commentaire, finalement pas aussi virulent qu'il aurait pu être ! La rentrée vous attendrit le cuir?!)

Écrit par : Sophie | 05/09/2014

Pour la clef c'est bien ainsi que je l'entendais, amusant pour les détraqués de mon espèce qui s'amusent en lisant "l'étranger". Sur le fond bien sûr cela traduit quelque chose d'important. Mais aussi la transparence symbolique prête à sourire (sans s'appeler Sigmund)

Ah sinon j'ai une hypothèse quant au déclenchement minables d'accusations toutes plus ridicules les unes que les autres après la parution de ce bouquin.

L'auteur dit sans complexe sa fascination de midinette pour le pouvoir et ses attributs ("mes officiers de sécurité"). Je pense que c'est le moteur dérisoire de bien des ambitions d'hommes et de femmes politiques, et de la servilité de leur cour de journalistes et chroniqueurs.

Celui (ici celle) qui prend naïvement la responsabilité de "montrer" publiquement ce petit sac de mesquinerie qui meut ce beau monde à idéaux s'expose à la haine publique.

Tout le monde connait la fable de La Fontaine et sa "morale" :

"A ces mots on cria haro sur le baudet.
Un Loup quelque peu clerc prouva par sa harangue
Qu'il fallait dévouer ce maudit animal,
Ce pelé, ce galeux, d'où venait tout leur mal.
Sa peccadille fut jugée un cas pendable.
Manger l'herbe d'autrui ! quel crime abominable !
Rien que la mort n'était capable
D'expier son forfait : on le lui fit bien voir.
Selon que vous serez puissant ou misérable,
Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir."

Écrit par : tanguy | 05/09/2014

Je ne partage pas l'indignation vertueuse de beaucoup à propos de ce livre. Elle a bien fait dire sa vérité Elle a été traitée de façon déplorable par un homme qui lui a menti comme il ment à ceux qui l'ont élu; Il se comporte dans sa vie publique aussi mal que dans sa vie privée;

Écrit par : Julie | 05/09/2014

Si elle a écrit pour se venger, elle a bien fait. On a déversé tellement d'ordures sur elle que je n'ai pas envie d'en rajouter. C'est une femme qui souffre, certes, elle n'est pas la seule dans ce cas, mais elle représente toutes les femmes humiliées et maltraitées.

Écrit par : Julie | 05/09/2014

Julie ça me fait plaisir que tu dises ça; nous ne sommes pas nombreux (nombreuses?!) à la défendre. Je déteste l'attitude de ces libraires qui se targuent de ne pas vendre son livre. Quelle prétention de leur part !

Écrit par : Sophie | 08/09/2014

Je crois que je rejoins l'avis de mes fiston de 22 ans. Ils trouvent qu'elle a raison de se faire de l'argent et en même temps ils trouvent que tout ça est trop, en fait, ils s'en foutent....

Écrit par : sabine | 08/09/2014

Oui elle a raison, tous les gens qui écrivent des livres espèrent gagner de l'argent ! Balzac ou Chateaubriand les premiers !

Écrit par : Sophie | 08/09/2014

Les commentaires sont fermés.