25/12/2013
On pourrait croire
On pourrait croire que ce diadème bleu a été rajouté ensuite, à une autre époque que celle de la peinture, "a posteriori" quoi. Mais pas du tout. Ce tableau de Raphaël est au Louvre et date de 1551, le diadème bleu aussi. Je crois que le bleu est le symbole de la royauté céleste.
21:21 | Lien permanent | Commentaires (12)
Commentaires
Le bleu lointain de l'horizon, le bleu pâle de la robe de Marie, le bleu du diadème, le bleu du lit de Jésus, tous ces bleus différents et qui s'harmonisent magnifiquement, c'est splendide.
Écrit par : Julie des hauts | 26/12/2013
Et les petites silhouettes des personnages au fond...
Écrit par : Sophie | 30/12/2013
Quelle merveille ce tableau !! Ce Raphaël semble doué, il ira loin, probablement...
Écrit par : Manu | 26/12/2013
Un jeune talent en effet prometteur !
Écrit par : Sophie | 30/12/2013
Magnifique, ça donne envie d'aller voir ce tableau. J'adore tous ces bleus et ce rose qui dialogue avec eux.
Écrit par : Fanfan | 26/12/2013
Très heureuse que vous aimiez, tous...
Écrit par : Sophie | 30/12/2013
Ces couleurs chatoyantes, cette précision ; le Louvre c'est loin ! dommage
Écrit par : jos | 27/12/2013
Oh Jos, je t'embrasse
Écrit par : Sophie | 30/12/2013
C'est après l'an mil et plus encore à partir du XIIe siècle que le bleu cesse d'être en Occident la couleur de pauvre renom qu'il était pendant l'Antiquité romaine et le haut Moyen-Âge. Il n'était pas absent de la création artistique, il était même abondant dans la mosaïque paléochrétienne et présent dans les miniatures de l'époque carolingienne, mais sur le plan symbolique il comptait moins que les trois "couleurs de base" des cultures anciennes : le rouge, le blanc, le noir.
Or au XIIe siècle tout change et c'est particulièrement flagrant pour les habits de la Vierge Marie. Le bleu prend désormais place soit sur son manteau (cas le plus fréquent), soit sur sa robe, soit plus rarement sur l'ensemble de ses vêtements.
Auparavant, dans les images, Marie peut être vêtue de n'importe quelle couleur mais il s'agit toujours d'une couleur sombre : noir, gris, brun, violet, bleu ou vert foncé. L'idée dominante est celle d'une couleur d'affliction, de deuil. La Vierge porte le deuil de son fils mort sur la Croix.
Et c'est dans la première moitié du XIIe que le bleu tend à remplir à lui tout seul ce rôle d'attribut marial du deuil. En même temps il s'éclaircit, devient plus franc, plus lumineux.
L'art gothique fut l'apogée du bleu marial, mais il ne réussit pas à vouer définitivement la Vierge à la couleur bleue.
Avec l'art baroque, une mode nouvelle se met progressivement en place : celle des vierges d'or ou dorées, couleur passant pour la lumière divine.
Cette mode triomphe au XVIIIe et se maintient dans le XIXe.
Cependant à partir du dogme de l'Immaculée Conception, définitivement reconnu par le pape Pie IX en 1854, la couleur iconographique de la Vierge devient le blanc, symbole de pureté et de virginité. Pour la première fois depuis les temps anciens du christianisme, la couleur iconographique de Marie et sa couleur liturgique sont identiques.
Il y a aujourd'hui conservée au musée de Liège une statue taillée dans un beau bois de tilleul peu après l'an mil.
Cette Vierge romane fut d'abord peinte en noir, puis au XIIIe repeinte en bleu, pour, au XVIIe, être baroquisée et quitter le bleu pour le doré pendant deux siècles, avant d'être badigeonnée de peinture blanche vers 1880.
Quatre couleurs successives en un millénaire d'histoire font de cette fragile sculpture un document d'histoire picturale et symbolique.
(tiré du livre de Michel Pastoureau "Bleu" histoire d'une couleur :)
Écrit par : Michèle | 29/12/2013
Merci Michel et Michèle
Écrit par : Sophie | 30/12/2013
Et j'aime bien votre titre
ON POURRAIT CROIRE
:)
Écrit par : Michèle | 29/12/2013
Moi aussi !
Écrit par : Sophie | 30/12/2013
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