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16/11/2013

Il y a un français dans l'hôtel

800px-Ispahan_ville.jpgce que je vois de la terrasse de la chambre de mon hôtel à Ispahan (altitude: 1500 mètres)


Il y a un français dans l'hôtel. Il s'appelle Charles-Marie. J'étais assise au bar quand il est arrivé. Je buvais un coca. Il a eu l'air étonné, il m'a demandé ce que je buvais. Et pourquoi j'étais là, ce que je faisais à Ispahan, si j'étais là pour longtemps. Que j'étais la seule française à la ronde. Ou la seule française aussi ronde. Ou aussi blonde. Il parle un peu dans sa barbe.

Et comment je m'appelle. J'ai répondu "Sophie. Non, juste pour le week-end." C'est là qu'il a dit "Et moi Charles-Marie. Mais vous n'aurez rien le temps de voir!" Je lui ai dit d'arrêter de me démoraliser, que je ne fais pas ce que je veux, que je garde mes RTT pour l'été et que comme disaient mes parents "quand on a pas ce qu'on aime on aime ce qu'on a " (quand on n'a pas skon nème, on aime skon na).

Il a dit "ah ok. Vous avez de la chance. Quand on est chef de file des parnassiens, c'est dommage, on n'a pas de RTT". Seigneur, pourquoi je tombe toujours sur des hommes râleurs sombres?

Plus tard dans la soirée il m'a fait lire des poèmes qu'il écrit. Un peu précieux. Mais j'aime bien. Charme persan. Mais demain j'espère bien le semer !

 

"Les roses d’Ispahan dans leur gaIne de mousse,
Les jasmins de Mossoul, les fleurs de l’oranger
Ont un parfum moins frais, ont une odeur moins douce,
Ô blanche Leïlah ! que ton souffle léger.

Ta lèvre est de corail, et ton rire léger
Sonne mieux que l’eau vive et d’une voix plus douce,
Mieux que le vent joyeux qui berce l’oranger,
Mieux que l’oiseau qui chante au bord du nid de mousse.

Mais la subtile odeur des roses dans leur mousse,
La brise qui se joue autour de l’oranger
Et l’eau vive qui flue avec sa plainte douce
Ont un charme plus sûr que ton amour léger !

Ô Leïlah ! depuis que de leur vol léger
Tous les baisers ont fui de ta lèvre si douce,
Il n’est plus de parfum dans le pâle oranger,
Ni de céleste arome aux roses dans leur mousse.

L’oiseau, sur le duvet humide et sur la mousse,
Ne chante plus parmi la rose et l’oranger ;
L’eau vive des jardins n’a plus de chanson douce,
L’aube ne dore plus le ciel pur et léger.

Oh ! que ton jeune amour, ce papillon léger,
Revienne vers mon cœur d’une aile prompte et douce,
Et qu’il parfume encor les fleurs de l’oranger,
Les roses d’Ispahan dans leur gaîne de mousse !"

Commentaires

C'est très beau, j'ai cru un instant que tu étais vraiment là-bas mais j'ai vérifié : Leconte de Lisle n'est pas ton contemporain!
En tout cas, ces mots sont magiques, rose, jasmin, oranger, çà fait rêver. Bon retour.

Écrit par : Fanfan | 16/11/2013

Moi aussi j'ai cru que j'étais là-bas !

Écrit par : Sophie | 18/11/2013

Je voudrais bien que tu me donnes l'adresse de l'hôtel, je voudrais bien m'appelet Leilah, pour que même un monsieur un peu barbant me dédie un poème, c'est vraiment le genre de truc qui ne m'est jamais arrivé.

Écrit par : Julie des hauts | 17/11/2013

Oh les monsieur un peu barbants, c'est une plaie !

Écrit par : Sophie | 18/11/2013

Les commentaires sont fermés.