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24/10/2013

"Euhnaillsskeupofti" disait ma grand-mère.

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Commentaires

Elle parlait le grec ancien, ta grand-mère ?

La mienne aurait dit "c'est yauque de biau". C'est plus facile, le patois de la vallée de la Semoy.

Écrit par : Julie des hauts | 24/10/2013

Yauque de biau ? Merveilleux ! ...Mais ça veut dire quoi? Et tu sais dire quoi d'autre en patois de la vallée de la Semoy?

Écrit par : Sophie | 25/10/2013

Very nice indeed

Écrit par : Fanfan | 24/10/2013

Is'n'it my dear!

Écrit par : Sophie | 25/10/2013

may be it's a cup of coffee...

Écrit par : sabine | 24/10/2013

Oui tu as raison, je ne pense jamais au café quoiqu'entourée de buveurs(ses) de café ! Comme quoi je ne pense qu'à moi ! (qui ne bois jamais de café et ne peux supporter l'idée d'en boire une goutte. Mais j'adore l'odeur par contre!)

Écrit par : Sophie | 25/10/2013

Traduction : "Yauque de biau" signifie :"quelque chose de beau", bien entendu.

Je sais dire plein de trucs en patois de la vallée de la Semoy, plus précisément en patois des Hautes Rivières, mon village d'enfance. Maman ne parlait que le patois à la maison, papa, Breton, parlait le français, je suis donc parfaitement bilingue (!).

J'ai une anecdote au sujet du patois. Un gamin dont les parents ne parlaient exclusivement que le patois venait de faire son entrée au CP. Il lève le doigt et dit :"M'dame, fâra qu'jîrau pichi". La maîtresse, n'étant pas d'origine ardennaise le regarde avec stupeur. Le gamin répète :"Fâra qu'jîrau pichi", avec insistance. Heureusement, un gamin a traduit :" Il dit qu'il faudrait qu'il aille faire pipi."

Écrit par : Julie des hauts | 25/10/2013

Oh s'il te plait Julie, dis moi d'autres mots, d'autres expressions. Je sais que ça va te paraître écervelée que je dise ça, mais vraiment je ne pensais pas que dans la génération de ta maman on pouvait parler patois à la maison. Je trouve ça très impressionnant.
(pour le grec ancien, figure-toi que je ne sais pas si tu me taquines ! Bon tant pis, c'est "a nice cup of tea" car elle avait vécu au Canada-anglais)

Écrit par : Sophie | 25/10/2013

A part ça, tu ne nous a pas dit si la phrase de ta grand-mère est du grec ancien.

Écrit par : Julie des hauts | 25/10/2013

Pour Sophie et Julie...Si vous me poussz un peu je pourrais vous paler ch'ti...
Sophie ...vos' n'volez mi'euntach'ed shirloute? Il a bien fallu que je m'y mette, ma belle-maman ne parlait que patois avec son fils! ML

Écrit par : mèregrand | 25/10/2013

Ah mais je suis très pour les commentaires en patois !!

Écrit par : Sophie | 26/10/2013

Je suis si nulle en anglais que je n'avais rien pigé. !!!!!!!Il faut dire que tu l'as écrit en phonétique, sinon, j'aurais quand même compris.

En patois : annui, y plû brâmant.

Aujourd'hui, il pleut beacoup.

Écrit par : Julie des hauts | 25/10/2013

Ah, et "la pluie qui passe": plû...mais ensuite?

Écrit par : Sophie | 26/10/2013

Traduction :"la plûve qui passe".

La pluie a plusieurs noms en patois. Une drache, une oualée, qui sont différentes sortes de "plûves".

C'est amusant, d'étudier un peu le patois, on y trouve des choses surprenantes. Par exemple, un jardin est un "courtil" comme en vieux français. Une grande enjambée est une "hasée", alors qu'un lièvre en allemand est une hase. Le patois ardennais est uniquement de tradition orale, il n'est pas écrit, et varie énormément d'un village à l'autre. Ce n'est pas une langue régionale comme le breton ou le basque.

Ma mère parlait parfaitement le français, qu'elle parlait en ville, avec le docteur, avec des personnes qui n'étaient pas du village, mais si elle avait parlé autre chose que le patois avec ses voisines, elle aurait eu une réputation de prétentieuse.

Écrit par : Julie des hauts | 26/10/2013

Une drache, une oualée...c'est magnifique. J'aime tout ce que tu dis sur le patois et sur ta maman. Ta dernière phrase m"émeut complétement. Elle donne très envie de connaitre la vie de ta maman, comment elle était, le patois, les Ardennes.

Écrit par : Sophie | 27/10/2013

Maman n'a pas eu une vie très gaie. Sa mère est morte à vingt deux ans en mettant au monde un enfant qui n'a pas vécu, ma mère avait deux ans, et son père l'a placée, car il ne se sentait pas capable de l'élever. Elle a été recueillie, et non pas adoptée, les lois de l'époque ne le permettant pas, par un couple qui avait l'âge d'être ses grands parents. Elle a vécu dans un hameau, où je suis née.

Elle a connu la guerre, évidemment. Quand je suis née, mon père était à la guerre, il était marin et son bateau a été par erreur déclaré perdu corps et biens. Elle a été sans nouvelles de lui pendant neuf mois...... Tout ça lui a forgé une personnalité triste et anxieuxe, qu'elle m'a léguée.

Elle était d'un courage admirable, savait absolument tout faire, cuisine, couture, élevage d'animaux de basse cour, bucheronnage et bricolage, car papa avait deux mains gauches, qu'il m'a léguées.

Voilà, le premier épisode de la vie de Marcelle et Isidore.

Écrit par : Julie des hauts | 27/10/2013

Les commentaires sont fermés.