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28/04/2013

Dimanche: froid de Zarathoustra

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Les radiateurs sont encore chauds et si les radiateurs sont encore chauds c'est que dehors il fait encore froid. Ainsi parlait Zarathoustra. Vous savez que quand il est né à peu près 1200 ans avant JC, il a éclaté de rire? Je n'ai jamais lu Nietzsche et je suis mal partie pour. Pourquoi Nietzsche est important? Je n'arrive pas à me concentrer à son propos. Je n'arrive pas souvent à me concentrer. Les choses, le monde, la vie, me filent entre les doigts. Le sentiment du "filantrelaidoi" me réveille chaque nuit et me fait me lever sans effort,  heureuse d'être vivante dans la nuit. Ensuite j'ai sommeil. Mais je suis en vacances quinze jours. Bon d'accord il fait froid mais les radiateurs sont encore chauds, les arbres verts, ma faim, de loup, et à la fin de sa vie, la maison de Nietzsche à Sils-Maria, en Suisse, à 1800 mètres d'altitude, tout près de lacs magnifiques, comme ça:

 

 

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la maison de Nietzsche à Sils-Maria au sud-est de la Suisse dans les Grisons

 

 " Les lieux le ravissent. «Il y a certainement beaucoup de choses plus grandes et plus belles dans la nature, mais ceci est étroitement et intimement parent avec moi, j’y suis lié par les liens du sang, par plus encore !» Libéré de la «pression» qu’il subissait «partout ailleurs», noyé dans un sentiment de «tranquillité ininterrompue», il flâne au bord de l’eau, s’arrête et médite sur le petit pont qui enjambe le torrent - «son» banc est encore là - observe les transformations apocalyptiques du paysage lorsque des nuages noirs recouvrent le plateau et la vallée, emprunte les chemins muletiers qui grimpent vers la montagne, et gribouille des notes sur un petit carnet. C’est au cours de l’une de ses promenades, en regardant à l’horizon le lac de Silvaplana, «sous le souffle malicieux et heureux du vent», qu’il a la révélation de Zarathoustra et de l’Eternel retour. «J’étais assis là dans l’attente - dans l’attente de rien, par-delà le bien et le mal jouissant, tantôt de la lumière, tantôt de l’ombre, abandonné à ce jeu, au lac, au midi, au temps sans but. Alors, ami, soudain un est devenu deux - Et Zarathoustra passa auprès de moi…» (Libération, 21 juillet 2010)

 

Commentaires

Belle maison.

Texte formidable, est-ce au cours de tes nuits d'insomnie que tu écris ces choses sidérantes ?

Je n'ai jamais lu Nietzsche non plus. J'ai essayé, mais à ma grande honte, j'ai dû abandonner à la page vingt, complètement larguée. Je n'ai pas les clés.

En ce moment je lis un livre dans lequel le héros est fan de ce philosophe au point d'avoir une statuette de lui qu'il emporte partout. C'est amusant comme coïncidence.

Écrit par : Julie des Hauts | 28/04/2013

Hé Julie, quelles choses sidérantes?Sous la photo de la maison c'est un article de Libération!
Le lilas est presque complètement ouvert dans les jardins autour de l'immeuble, je coupe des bouts qui dépassent , comme chaque année, sans me gêner!Des petits bouts hein!

Écrit par : Sophie | 28/04/2013

Tu as déjà du lilas ?

Écrit par : Julie des Hauts | 28/04/2013

Bien sûr, mais tu écris souvent des choses sidérantes. Chez moi, le lilas est encore bien enfermé dans ses bourgeons, les magnolias sont fleuris, mais je n'en ai pas chez moi (à mon grand regret), de lilas non plus, d'ailleurs, il y en avait un dans le terrain, mais il est mort.

Quand j'étais petite, ma fête tombait le quatre mai, (elle a été déplacée, je ne sais pas pourquoi) et notre voisine avait un beau lilas, dont elle m'offrait un bouquet, comme à une dame, j'en était très heureuse, et je guettais anxieusement sa floraison. Dans les Ardennes il est fréquent que le lilas ne soit pas fleuri début mai.

Cette dame est morte quand j'avais à peu près dix ans et j'en ai été très triste.

Écrit par : Julie des Hauts | 28/04/2013

Tu as bien raison de couper des petits bouts de lilas, c'est comme ça qu'il faut faire pour qu'il refleurisse, en plus tu ne fais de tort à personne.

Écrit par : Julie des Hauts | 28/04/2013

J'ai toujours trouvé merveilleux d'offrir des fleurs aux petites filles comme à "des dames" comme tu dis si bien. J'aime beaucoup quand ici dans les commentaires sont évoquées des vraies personnes. Merci.

Écrit par : Sophie | 30/04/2013

Puisque tu aimes bien quand on parle des gens, je vais te parler de cette dame.

Elle s'appelait Marcelle, comme maman. Elle était gentille et douce, chez elle il y avait un poste de TSF, alors qu'il n'y en avait pas chez nous. De temps en temps, elle nous appelait pour aller écouter :"le passe temps des dames et des demoiselles", l'indicatif de cette émission était "la petite musique de nuit", de Mozart. J'adorais ça.

Elle était asthmatique au dernier des points, en ce temps là, cette maladie ne se soignait pas comme maintenant. Son mari était bien brave mais il n'avait pas les pieds sur terre. Il ne savait pas se débrouiller pour trouver de la nourriture (c'était juste après guerre), ni faire son bois de chauffage, ce que tout le monde au village faisait. Elle a souvent eu froid, ce qui n'arrangeait pas sa maladie.

Il partait parfois avec sa hache pour aller couper du bois, il discutait tout le long du chemin, c'était un horrible bavard, et il rentrait le soir, n'ayant rien fait.

Il ne savait pas gérer son budget, il dépensait à des bêtises, sa femme n'avait pas de quoi finir le mois, elle demandait un peu d'aide à maman, qui n'était pas riche, mais gérait bien le peu qu'elle avait. Elle rendait toujours scrupuleusement ce qui lui avait été prêté, avec souvent un petit cadeau, un livre pour moi, par exemple.

Je l'aimais beaucoup, cette dame, je pense encore souvent à elle.

Écrit par : Julie des Hauts | 30/04/2013

Très jolie histoire émouvante, je ne suis pas pour revenir sur "c'était mieux avant", mais parfois nous trouvions plus d'humanité, à présent tout le monde rentre chez soi dans son petit nid clos, les enfants sont loin, nous ne savons même pas où alors que nous les avons vu grandir, les parents dépriment peut être, comme nous !, mais un échange ferait du bien
bon premier mai Julie, mon muguet attend les beaux jours pour s'ouvrir, ..je n'en aurai pas...demain

Écrit par : jos | 30/04/2013

Je penserai aussi à elle maintenant. Julie merci beaucoup, j'aime tellement ce genre de commentaire.

Écrit par : Sophie | 01/05/2013

Jos, ah moi j'ai du mal aussi mais pourtant c'est "normal" que les enfants vivent leur vie et qu'on ne sache pas où ils sont, ni ce qu'ils font, et autrefois je pense que c'était bien plus difficile sans téléphone!Les enfants d'aujourd'hui me paraissent même plus attachés à leurs parents que ceux d'autrefois.

Écrit par : Sophie | 01/05/2013

Jos, moi non plus je ne pense pas que c'était mieux avant. Si Marcelle vivait maintenant, on aurait soigné son asthme et elle ne serait pas morte. Nous avons sans doute de la chance, mais entre nos voisins et nous, il règne une vraie solidarité. Chacun chez soi, mais si le voisin a besoin d'un outil, il vient le demander, la voisine qui est veuve appelle souvent mon mari au secours, pour une bricole qui se détraque chez elle.

Nous vivons dans un quartier tranquille, nous nous connaissons tous, et c'est très agréable.

Je n'aimais pas la mentalité du village dans lequel j'ai passé mon enfance et ma jeunesse, trop de cancans, de commérages, dont j'ai énormément souffert.

Écrit par : Julie des Hauts | 01/05/2013

Les commentaires sont fermés.