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10/04/2013

Sous la pluie hier après-midi qui tombait

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hier à la manif entre Montparnasse et l'Assemblée Nationale

 

Je suis pour les manifs. Quand le parcours traverse les "beaux quartiers" c'est la meilleure façon d'observer lentement les immeubles de Paris, les balcons, les portes cochères, les mascarons qui décorent les façades. Car même quand on se promène on est toujours sur le trottoir, on ne marche jamais au milieu de la rue.

Or dans une manif on marche au milieu de la rue, j'adore ça, et en prime il n'y a plus de bruit de voitures car la circulation est arrêtée. Et moi le bruit des camionnettes de la CGT ça ne me dérange pas.

C'était hier une "petite" manif, un parcours très court (de Montparnasse à l'Assemblée Nationale), pas la foule, quasiment pas de jeunes, et seuls ceux qui peuvent faire grève une demi-journée sans se faire virer, car c'est ça aussi la réalité. Mais c'était une grande manif par sa beauté. Sous la pluie les parapluies étaient nombreux, et au milieu du noir du bitume mouillé et brillant et des parapluies sombres, les drapeaux syndicaux faisaient des taches rouges et jaunes du plus bel effet. Quelques CRS bouchaient les rues adjacentes, magnifiques dans leurs tenues marine, et toujours sous l'uniforme restent à mes yeux des travailleurs.

Pendant ce temps les socialistes votaient à l'unanimité un texte de loi qui restreint considérablement les droits des salariés: pouvoir donné aux patrons de diminuer les salaires "en cas de diffiiculté" ou d'augmenter le temps de travail, et d'effectuer des mutations forcées ( si le salarié refuse, avant il "bénéficiait" -sic- d'un licenciement économique, désormais ce sera un licenciement tout court) et diminution des indemnités susceptibles d'être reçues aux prudhommes.

Autant dire, des mesures dont il est évident qu'elles favoriseront la croissance et créeront des emplois!

Un type que je ne connaissais pas m'a été présenté." Pierre" "Sophie" "Pierre". Il dansait seul au milieu de la chaussée en tenant un drapeau, grand, très mince, peut-être 55 ans-60 un photographe on m'a dit, les dents très abîmées, une silhouette de jeune homme maigre, les yeux qui brillaient, il avait certainement été très beau, il était perdu, il avait comme nous tous, tout perdu. Il souriait complétement désespéré. Mais il dansait sous la pluie. Ensuite on m'a dit "il est un peu allumé". Quelqu'un a ajouté: "je crois qu'il s'est mis à picoler".

Il était tellement allumé qu'il brillait, inoubliable, comme une torche dans la pluie qui tombait.

 

Commentaires

j'aime tes mots, Sophie. Et particulièrement ceux de cette dernière phrase.

Écrit par : Alabama | 10/04/2013

Merci Alabama (j'aime bien ton nom, moi!)

Écrit par : Sophie | 11/04/2013

Sophie, je vais te dire la même chose qu'Alabama, j'aime tes mots. J'aime ton texte dans son entier, tu es formidable. je t'aime.

Écrit par : Julie des Hauts | 10/04/2013

Oh je suis vraiment touchée, merci Julie.

Écrit par : Sophie | 11/04/2013

Ton regard illumine cette scène. Merci

Écrit par : Fanfan | 10/04/2013

C'est lui qui illuminait cette manif. Merci Fanfan.

Écrit par : Sophie | 11/04/2013

très joli texte Sophie
Pour une fois que j'allais en ville, j'ai roulé dans un tram au pas de la "manif" aussi, mais sous un peu de soleil avant la pluie
Nous perdons toujours de toutes manières, lorsque j'ai été moi même licenciée, il y a déjà 10 ans, mes employeurs me doivent toujours plus de 3000 euros prélevés indument sur mes salaires, que je n'aurai jamais malgré l'injonction "craintive" de l'inspecteur du travail, j'ai renoncé à me "battre", tu vois rien n'a changé...

Écrit par : jos | 10/04/2013

C'est vraiment rageant ces 3000 euros dans la nature. Mais Jos je ne suis pas d'accord: on ne perd pas toujours.

Écrit par : Sophie | 11/04/2013

Je ne savais pas pour ce texte de loi. Et c'est un gouvernement de gauche qui le vote !

Écrit par : sabine | 10/04/2013

Comme dirait Julie, comme dit Julie: "de gauche?????????????" !!

Écrit par : Sophie | 11/04/2013

De gauche ?????? on est en droit de se poser la question.

Écrit par : Julie des Hauts | 10/04/2013

J'aime beaucoup ce billet, ce dont il parle, tout ce dont il parle, et comme il en parle...
Merci !

Écrit par : tanguy | 10/04/2013

Ah Tanguy, hasta la victoria siempre ! (et merci, votre indulgence m'enchante!)

Écrit par : Sophie | 11/04/2013

Sinon tu peux aussi faire une rando roller : tu seras au milieu de la route et la circulation sera arrêtée. (ne me remercie pas pour ce commentaire de fond.)

Écrit par : Marie Belette | 11/04/2013

Oh je ne savais même pas ça existait ! (ne t'étonne pas de mon étonnement de fond)

Écrit par : Sophie | 11/04/2013

Sophie j'aime bien la façon dont vous parlez de cet accord que le Medef défend becs et ongles.

Sabine, ce texte de loi porte même le joli nom de ANI (accord national interprofessionnel), dit aussi accord de "sécurisation de l'emploi".

http://www.humanite.fr/fil-rouge/74-deputes-de-gauche-ont-refuse-de-voter-le-texte-de-lani-pierre-laurent-pcf

http://www.npa2009.org/content/accord-national-interprofessionnel-cet-ani-est-notre-ennemi

http://blogs.mediapart.fr/blog/fondation-copernic/190213/un-ani-qui-nous-veut-du-mal

Écrit par : Michèle | 11/04/2013

Bonjour Michèle, je suis heureuse de vous retrouver ici

Écrit par : Sophie | 13/04/2013

Bonsoir Sophie. Je suis heureuse de retrouver votre blog. Qui a changé de nom et de look, mais pas de fond. C'est vous plus que jamais.
Heureuse aussi de revoir Absinthe. Qui a l'air de très bien se porter. Mais quand, après être tombé(e) de haut on retombe sur ses pattes, on a des atouts dans la vie. :)

Écrit par : Michèle | 14/04/2013

Michèle: Absinthe a été très touchée qu vous vous souveniez de sa chute à côté de laquelle celle de Camus, de Cahuzac, et de Caligula, n'est rien ! Elle vous embrasse. Moi aussi.

Écrit par : Sophie | 16/04/2013

Les commentaires sont fermés.