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14/10/2012

"...Les oiseaux sont de la banlieue..."

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 Oiseaux de bon augure, un dimanche après-midi de pluie (qui passe pas trop)

 

 

 

 Oh les charmants oiseaux joyeux !
Comme ils maraudent ! comme ils pillent !
Où va ce tas de petits gueux
Que tous les souffles éparpillent ?

Ils s'en vont au clair firmament ;
Leur voix raille, leur bec lutine ;
Ils font rire éternellement
La grande nature enfantine.

Ils vont aux bois, ils vont aux champs,
À nos toits remplis de mensonges,
Avec des cris, avec des chants,
Passant, fuyant, pareils aux songes.

Comme ils sont près du Dieu vivant
Et de l'aurore fraîche et douce,
Ces gais bohémiens du vent
N'amassent rien qu'un peu de mousse.

Toute la terre est sous leurs yeux ;
Dieu met, pour ces purs êtres frêles,
Un triomphe mystérieux
Dans la légèreté des ailes.

Atteignent-ils les astres ? Non.
Mais ils montent jusqu'aux nuages.
Vers le rêveur, leur compagnon,
Ils vont, familiers et sauvages.

La grâce est tout leur mouvement,
La volupté toute leur vie ;
Pendant qu'ils volent vaguement
La feuillée immense est ravie.

L'oiseau va moins haut que Psyché.
C'est l'ivresse dans la nuée.
Vénus semble l'avoir lâché
De sa ceinture dénouée.

Il habite le demi-jour ;
Le plaisir est sa loi secrète.
C'est du temple que sort l'amour,
C'est du nid que vient l'amourette.

L'oiseau s'enfuit dans l'infini
Et s'y perd comme un son de lyre.
Avec sa queue il dit nenni
Comme Jeanne avec son sourire.

Que lui faut-il ? un réséda,
Un myrte, un ombre, une cachette.
Esprit, tu voudrais Velléda ;
Oiseau, tu chercherais Fanchette.

Colibri, comme Ithuriel,
Appartient à la zone bleue.
L'ange est de la cité du ciel ;
Les oiseaux sont de la banlieue.

 

Victor Hugo. Les chansons des rues et des bois (1865)

 

 

 

 

21:38 Publié dans Web | Lien permanent | Commentaires (7)

Commentaires

Dans mon terrain, j'ai des onagres, on m'en a donné deux pieds et ça se sème tout seul, maintenant j'en ai partout. J'ai compris pourquoi. Quand la fleur fane, se forment des graines, normal. Or ces graines sont parait-il très nutritives et contiennent en particulier une huile qui doit plaire aux oiseaux. Ils sont parfois des dizaines perchés sur les tiges à manger les graines, et la nature étant ce qu'elle est, ils les transportent un peu partout, ce qui fait que j'ai des onagres là où je n'en ai pas planté.

Écrit par : Julie des Hauts | 16/10/2012

Julie et Sohie, j'ai enfin cherché ce qu'était l'onagre "mais ..c'est bien sûr...une jolie plante à fleurs jaunes, dont on tire de l'huile servant à bien des remèdes

Écrit par : jos | 19/10/2012

- Julie: je regarde vite ce que c'est des onagres, je ne sais pas du tout !

Écrit par : Sophie | 16/10/2012

je ne connais pas non plus encore ce que sont les onagres, je chercherai ; chez moi, c'est une variété d'ail (mais ce n'est pas de l'ail, c'est juste de la famille) qui envahit tout mon jardin et ..les autres ; graines semées par les oiseaux et "dame" nature ; au printemps elles sont toutes en fleurs blanches, jolies mais...envahissantes

Écrit par : jos | 17/10/2012

sinon, très beau poème de Victor Hugo, comment trouver de si beaux mots, secrets d'artiste et de poète,

Écrit par : jos | 17/10/2012

Jos j'aime beaucoup que vous écriviez "secrets d'artiste et de poète"

Écrit par : Sophie | 17/10/2012

merci Sophie, parfois j'ai de la chance , les mots arrivent, pas toujours hélas

Écrit par : jos | 19/10/2012

Les commentaires sont fermés.